Comment faire face aux coulées de boue ? OnVousRépond Climat
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C'est l'un des nombreux effets du changement climatique : les coulées de boue se multiplient. Comment limiter ce risque ? Notre spécialiste en agroécologie, Michel-Pierre Faucon, vous répond.
Elles peuvent revêtir différentes formes : dans les cas les plus graves, des catastrophes humaines faisant des victimes, comme en mai 2024 dans l'Aisne. Il y a aussi les dégâts matériels qui laissent des familles sinistrées, comme en Polynésie en ce mois de mai 2025. Parfois, des routes sont coupées à la circulation. Enfin, lorsque les terres sont trop fréquemment emportées par les pluies, cela peut provoquer une érosion des sols qui finit, faute de terrain cultivable, par les rendre impropres à l'agriculture.
Vers des coulées de boue plus fréquentes
Avec le changement climatique, « il y a davantage de risques de coulées de boue », confirme Michel-Pierre Faucon, chercheur en agroécologie et directeur de recherche à l'institut UniLaSalle. En effet, ces catastrophes sont causées par « une augmentation des précipitations, de leur intensité et de leur fréquence ».
Or on sait qu'avec le réchauffement, les fortes pluies d'orages vont devenir plus habituelles. La corrélation va même se produire « exponentiellement », estime le scientifique, ce qui signifie que les coulées de boue risquent de se multiplier encore davantage que les pluies diluviennes elles-mêmes...
Les solutions pour réduire ce risque de coulées de boue, c'est déjà de restaurer les infrastructures vertes du paysage
Michel-Pierre Faucon, chercheur en agroécologie
Mais heureusement, il y a des solutions. La première, « c'est de restaurer les infrastructures vertes du paysage » : autrement dit « des haies, des végétations herbacées, qui vont constituer un frein au ruissellement » des eaux de pluie.
Hélas, la France n'en prend pas le chemin : depuis l'après-guerre au contraire, nous ne cessons de détruire les haies qui autrefois longeaient la plupart des champs cultivés, et qui étaient un réservoir de biodiversité. Des destructions qui, en théorie, sont pourtant sévèrement réglementées...
Des solutions entre nos mains...
Les coulées de boue peuvent aussi être limitées par « des solutions agroécologiques au sein des parcelles agricoles : on va développer une végétation cultivée, associée à la culture principale, pour avoir un maximum de recouvrement végétal ». Le lin, la féverole, la navette fourragère, ou encore le mélilot officinal, ont ainsi la particularité d'un fort système racinaire, qui maintient le terrain en place.
Ces solutions peuvent aussi être « associées si c'est possible à une réduction du travail du sol ». Les terres trop labourées peuvent en effet être fragilisées, et un changement de pratique peut donc « renforcer la résistance du sol, et limiter le détachement des particules ».
Enfin, hors des surfaces cultivées, les autorités et même les habitants peuvent s'organiser pour reboiser, et ainsi lutter contre l'érosion...
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