Mégafeu dans l'Aude : les fumées sont-elles toxiques ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Partout où les flammes sont passées, la fumée épaisse a transformé le paysage. Elle a recouvert de cendres une grande partie des 16 000 hectares touchés dans l'Aude. Par endroits, l'atmosphère est suffocante. "Les pompiers nous ont quand même dit de nous protéger. On est partis", témoigne une riveraine.

Inhaler ces fumées représente un risque pour la santé. L'incendie dégage de nombreuses particules fines qui vont pénétrer directement dans les poumons. "Si on est exposé à court terme, ça peut dépasser nos capacités de nettoyage que font nos poumons et donc générer des problèmes respiratoires, des crises d'asthme très graves, par exemple. Et puis, à long terme, si on est exposé de façon très chronique, régulière, parfois même à de petites quantités de microparticules, on peut avoir des maladies chroniques qui se déclarent", avertit Dr Clairelyne Dupin, pneumologue à l'hôpital Saint-Joseph à Paris.

Les "pyrocommulus aggravent la situation"

Des fumées nocives se déplacent au gré du vent et des particules de cendres à l'origine d'un phénomène rare dans cette région, immortalisé hier dans le ciel : un pyrocumulus. L'air chaud des flammes fait monter dans l'atmosphère la cendre qui rencontre, en altitude, une température plus fraîche. Une condensation se crée avec des gouttelettes d'eau, le nuage apparaît, alimenté en continu par l'air chaud, ce qui complique la tâche des pompiers.

"Les pyrocommulus aggravent la situation. Ils vont provoquer des vents très erratiques qui seront difficiles à prévoir, même par les modèles météo, avec des changements de direction soudains et des forces de vent qui sont supérieures", explique le prévisionniste Cyril Bonnefoy. Un phénomène météo extrême qui pourrait se reproduire ce week-end. Le gouvernement appelle à la plus grande vigilance.