Le "rêve délirant" du Canal Seine-Nord Europe "va nous emmener dans le mur", dénonce Nord Nature Environnement

Le chantier colossal, qui doit relier Compiègne (Oise) à Aubencheul-au-Bac (Nord) pour permettre la navigation de péniches de très gros gabarits, suscite la colère des associations écologistes. Certaines d'entre elles organisent une manifestation samedi à Thourotte, dans l’Oise.

franceinfo

Radio France

Publié le 11/10/2025 05:00

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Vue aérienne des travaux en août 2025 du canal Seine-Nord Europe entre Ribécourt-Dreslincourt et Montmacq avec au fond la future écluse de Montmacq et Cambronne-lès-Ribécourt. (FRED HASLIN / MAXPPP)

"C'est un rêve délirant", a dénoncé Francine Herbaut, présidente de Nord Nature Environnement, au sujet du projet de canal Seine-Nord Europe samedi 11 octobre sur franceinfo. Une manifestation se tient ce même jour à Thourotte (Oise), à l’appel du collectif Méga Canal Non Merci, des Soulèvements de la Terre ou encore d'Extinction Rébellion. Ces dernières se mobilisent contre le méga-projet de construction du Canal Seine-Nord Europe, qui doit permettre de mieux relier les voies navigables françaises au réseau fluvial d'Europe du Nord.

Long de 107 kilomètres et large de 54 mètres, le canal doit traverser une soixantaine de communes et comprendra sept écluses. Un projet "du siècle" pour ses promoteurs, mais pas selon ses opposants.

"Ils ont choisi la solution qui était la plus chère, la plus consommatrice en terres agricoles, la plus destructrice de la biodiversité, la plus consommatrice en eau, et ça va nous emmener dans le mur."

Francine Herbaut
sur franceinfo

Le projet doit permettre aux bateaux de plus de 180 mètres de long, capables de transporter jusqu’à 4 400 tonnes de marchandises, de relier le bassin de la Seine aux rivières belges et néerlandaises, réduisant ainsi le nombre de camions sur les routes.

Mais pour la présidente de Nord Nature Environnement, "le report modal n’est certainement pas automatique. On ne transporte pas les mêmes chose en bateau ou par camion". "Pourquoi est-ce qu'on n'utiliserait pas le fret ferroviaire ? On a laissé mourir le fret ferroviaire. Il y avait d'autres possibilités que ça", regrette la militante écologiste.