Le Fastac, un pesticide interdit en Europe, continue d'être produit en grande quantité dans l'usine du groupe chimique BASF près de Lyon
La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) Auvergne-Rhône-Alpes a confirmé la présence de l'insecticide Fastac en grandes quantités sur le site du groupe allemand. Une substance interdite en Europe.
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Un pesticide interdit en Europe est pourtant en partie fabriqué sur notre territoire, près de Lyon, sur le site du groupe chimique BASF de Genay, selon un rapport que franceinfo a pu consulter. La présence de l'insecticide Fastac dans cette usine a été dénoncée par le mouvement des Faucheurs volontaires qui s'y est introduit le 23 juin. Sur demande du Ministère de la Transition écologique, une inspection a été lancée par les services de l'Etat, la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes. Le rapport a été rendu public le 5 août et confirme la présence de grandes quantités de produits.
Les agents de la préfecture ont trouvé près de 10 tonnes de Fastac. Un insecticide qui contient une substance active interdite en Europe depuis 2021, l'alpha-cyperméthrine. Cette dernière est fabriquée en Inde puis livrée à Genay, près de Lyon, pour y être transformée et conditionnée en produit phytopharmaceutique.
Le rapport transmis au ministère de l'Agriculture
Ce produit final est alors exporté en dehors de l'Union européenne. Une aberration pour Jean-Luc Juthier, l'un des militants qui s'est introduit sur le site de BASF en juin. Il juge que "c'est du colonialisme ! Pourquoi on se permettrait d'exporter des produits qu'on ne veut pas utiliser parce qu'ils sont dangereux ? Non seulement, ça crée des gros problèmes aux populations locales, de santé et d'environnement, mais en plus, on les récupère à la sortie en important des denrées alimentaires de ces pays" s'insurge-t-il.
Deux visions s'opposent : celle de BASF, qui assure respecter l'esprit des règles européennes, et celle des opposants, qui considèrent que le groupe allemand profite d'une zone de flou juridique. De son côté, la préfecture indique que le rapport a été transmis aux services du ministère de l'Agriculture, compétents pour d'éventuelles sanctions administratives.
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