Plus précoces, plus intenses et plus longues… Visualisez l'accélération des vagues de chaleur en France

Un thermomètre qui grimpe de plus en plus haut et de plus en plus tôt dans l'année. Un temps sec, ensoleillé et chaud s'abat progressivement sur la France à partir de jeudi 18 juin. Le seuil de très fortes chaleurs, à plus de 35°C, devrait être atteint dans l'Ouest dès vendredi, selon Météo-France. Et cet air très chaud pourrait ensuite gagner les régions du Nord durant le week-end, menant à une probable vague de chaleur dans l'Hexagone. Un phénomène de moins en moins rare dès la fin du printemps.

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"On observe, de manière très bien documentée, que les vagues de chaleur sont de plus en plus précoces, de plus en plus longues et de plus en plus intenses", explique François Gourand, prévisionniste chez Météo-France. Une tendance, liée au changement climatique, que l'on peut visualiser dans l'infographie ci-dessous.

Entre 1947 et 2024, Météo-France a répertorié 49 vagues de chaleur, correspondant à un épisode où les températures sont anormalement élevées pendant plusieurs jours. Sur les dix premières années de cette période de référence, de 1947 à 1957, quatre vagues de chaleur ont ainsi été mesurées. Ce chiffre a été multiplié par cinq sur les dix dernières années, de 2014 à 2024.

Des vagues précoces... ou tardives

Au-delà de leur fréquence qui s'est accélérée, ces vagues de chaleur sont également davantage précoces... mais aussi tardives. "Une vague de chaleur qui se déclencherait à la mi-juin, comme c'est probable à la fin de semaine, cela s'inscrirait dans cette tendance de vagues de chaleur précoces", confirme François Gourand. Idem pour celles régulièrement observées après le 15 août ces dernières années. En bref, ces températures élevées ne sont plus seulement réservées aux deux mois d'été, comme c'était le cas il y a plusieurs décennies.

"L'allongement de la période des chaleurs d'été de plusieurs semaines est un marqueur du changement climatique."

François Gourand, prévisionniste à Météo-France

à franceinfo

Enfin, les vagues de chaleur sont également plus intenses. Pour mesurer cela, Météo-France calcule l'indicateur thermique national, soit la température moyenne de l'Hexagone. Cet indice doit dépasser 25,3°C sur une journée ainsi que 23,4°C pendant au moins trois jours pour que le prévisionniste français considère que nous sommes dans une vague de chaleur.

Pour les canicules, la définition dépend des régions. Par exemple, à Toulouse, Météo-France parlera de canicule quand, durant au moins trois jours et trois nuits, les températures maximales dépassent 36°C et que les températures minimales sont supérieures à 21°C.

Dix fois plus de jours de forte chaleur en 2100

Ces températures sont bien souvent largement dépassées localement. Cela a notamment été le cas lors de la canicule de 2003, où des températures supérieures à 40°C avaient été enregistrées à Toulouse, Lyon, Dax ou Orange, rappelle Météo-France. Sur l'ensemble de l'Hexagone, cet épisode exceptionnel de chaleur de 16 jours avait atteint une intensité maximale supérieure à 29°C. En 2019, une canicule plus courte avait atteint des températures encore plus élevées en moyenne.

Et ce n'est pas fini. Avec le changement climatique, les vagues de chaleur vont continuer de devenir de plus en plus précoces, intenses et longues. En 2050, dans une France à +2,7°C par rapport à la période préindustrielle, le nombre de jours de vagues de chaleur sera multiplié par cinq, selon Météo-France. Et par 10 dans une France à +4°C, d'ici à 2100. Elles pourraient également avoir lieu dès la mi-mai et jusqu'à fin septembre.

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