"On a mis des couvertures de survie contre les fenêtres" : au cœur de l'hôpital vétuste de Vierzon victime des fortes chaleurs

Façades délabrées, fenêtres anciennes et sols troués, l'hôpital de Vierzon subit de plein fouet les fortes chaleurs de ces derniers jours. Il fait partie des 60% des centres hospitaliers de France dont les locaux sont trop vétustes, selon la Fédération hospitalière de France. "On a tout fermé pour pouvoir garder un peu de fraîcheur", explique Jonas Agbodjan, chef du pôle médecine. Conséquence, dans l'hôpital, on vit dans le noir et quand il manque des volets, on les remplace par des rideaux pour le moins artisanaux. "On a mis des couvertures de survie contre les fenêtres, détaille le docteur Agbodjan. C'est très opaque, ça ne laisse pas entrer la chaleur. On peut dire que c'est du système D." 

Dans certaines salles, malgré tous les efforts mis en place, le mercure frôle les 36°C. "J'en ai marre, il fait extrêmement chaud, souffle Kimberley, une aide-soignante. On n'a pas le temps de s'hydrater correctement. La charge de travail ne baisse pas et la chaleur est là. Le problème, c'est qu'on transpire. On n'en peut plus et les patients n'en peuvent plus."

"J'en ai ras-le-bol de cette chaleur !"

Olivier, hospitalisé à Vierzon depuis trois jours

à franceinfo

Les patients sont au cœur des attentions. Avec ces températures élevées au sein même de l'hôpital, la santé des malades risque d'être fortement impactée. "Quelqu'un qui est cardiaque, son insuffisance cardiaque peut très rapidement s'aggraver. Pareil au niveau respiratoire, cela peut aller très, très mal. Toutes les fonctions vitales peuvent décompenser rapidement."

Des rénovations estimées à plus de 50 millions d'euros

Certains patients sont à bout de cette chaleur dans les locaux. "C'est très difficile, peste Olivier, hospitalisé depuis trois jours. Heureusement, je m'endors facilement." Sa mère s'inquiète pour sa santé : "En plus de la souffrance, il est trempé tous les jours. On peut dire que c'est le pompon." Pour essayer de remédier à la situation, la direction a installé 300 ventilateurs et climatiseurs portatifs.

Pour la direction de l'établissement, ces cache-misère ne suffisent plus. Il faut des rénovations d'envergure afin de supporter les prochaines canicules dans le Cher. "Le bâtiment est une passoire thermique à peu près partout, note Fabrice Laurain, le directeur adjoint de l'hôpital de Vierzon. Il faut tout refaire, pour ce site, on est au-delà des 50 millions d'euros. Sans compter les surprises." Pour effectuer ces travaux, l’hôpital doit obtenir l’accord et le financement de l’Agence régionale de santé (ARS). Sur le sujet, des négociations sont en cours.