Canicule : les agriculteurs en première ligne

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Article rédigé par franceinfo - M. Lassaga, F. Guinle, A. Didier - Edité par l'agence 6médias
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L'épisode caniculaire frappe de plein fouet le monde agricole, déjà durement touché par la sécheresse. Dans le Lot, un nouveau pic de chaleur abîme les récoltes et fait souffrir les bêtes.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

En 2025, la terre est poussière. Dans le sud du Lot, Laurent Carles attend la pluie depuis un mois et demi. Sur un plateau calcaire, il n'a pas d'accès à l'irrigation. "C'est vraiment des terrains pauvres, il n'y a pas d'eau. Et là, c'est vraiment la pluie qui doit faire le boulot. On le voit bien, la coque ne fait même pas 10 cm. La récolte sera catastrophique", a-t-il affirmé, désespéré.

Le céréalier estime qu'il va perdre la moitié de sa production de tournesols. Le manque d'eau et la canicule, il les a déjà subis en juin dernier. Conséquence : la récolte des blés, elle aussi, a été mauvaise. "Il y a un manque à gagner de 20 % par rapport aux autres années, lié au climat. De fin mai à début juin, quand le blé était en fleur, la canicule a fait du mal", a-t-il expliqué.

Irriguer malgré l'interdiction

Certains ne veulent pas payer le prix cher des canicules et de leurs conséquences, à l'image de Kevin Blanjou. Le jeune céréalier continue à irriguer ses parcelles de maïs, malgré une interdiction totale. "On s'expose à des amendes, mais est-ce qu'il faut s'exposer à ça ou ne pas réussir à finir l'année ? Je prends le risque, je veux sauver mon exploitation", a-t-il confié. L'amende est de 1 500 euros, 3 000 en cas de récidive. Pour Kevin Blanjoux, peu importe, il doit tenir 15 jours avant la récolte. "De toute façon, il y a la rentabilité de l'exploitation. Est-ce qu'il faut arrêter ? Si on arrête d'arroser, personne ne va venir nous dire : 'Bon, vous n'avez pas réussi, on va vous aider'. Le quoi qu'il en coûte, il n'est pas pour les paysans", a ajouté le céréalier.

Il va donc continuer à puiser l'eau dans une nappe phréatique qu'alimente une rivière. Sans cette eau, cet agriculteur estime qu'il subirait une perte de 75 000 euros sur ses 25 hectares de maïs. De quoi couler son exploitation.

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