Tornade meurtrière dans le Val-d'Oise : des artisans peu scrupuleux tentent de profiter des sinistrés
Deux jours après la tornade qui a fait un mort et neuf blessés dans le Val-d'Oise, les habitants pansent leurs plaies. Et déjà, certains abusent de leur détresse : de nombreux couvreurs se présentent chez les sinistrés pour leur proposer des devis XXL.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Après avoir vu sa toiture détruite par la tornade, Georges Dougueli, un habitant de Saint-Prix (Val-d'Oise), ne s'attendait pas à être victime d'un arnaqueur. Alors qu'il est sans électricité, deux hommes viennent lui proposer de poser des bâches pour sécuriser son toit. "J'ai dit oui parce que j'étais aussi dans un état de sidération. Ils sont montés, ils ont fait quoi, 10 à 15 minutes. Et au bout de 10 à 15 minutes, la facture s'est montée à 1 500 euros. Et là, ils me disent en plus que c'est payable maintenant, et en espèces. Là, j'ai dis non, ce n'est pas possible", raconte-t-il.
Inquiet, il décide d'appeler son assurance, qui lui conseille de ne surtout pas payer. Les ouvriers feront une nouvelle tentative le lendemain pour récupérer l'argent, en vain. Aujourd'hui, Georges Dougueli en est persuadé : les deux hommes ont cherché à abuser de sa détresse : "C'est pas normal, c'est triste que des gens profitent du malheur des autres pour essayer de se faire de l'argent."
Des dizaines de sinistrés ont été démarchés par des artisans très insistants
Depuis mardi 21 octobre, des dizaines de sinistrés ont été démarchés par des artisans très insistants. "Ça sonnait toutes les demi-heures, pour que les gens viennent réparer. 'Oh, Monsieur, ça ne te coûtera rien', il me dit. Mais oui, bien sûr, bien sûr", témoigne un habitant. Charpente, étanchéité, porte-fenêtre : ils ont reçu des dizaines de prospectus.
Pour éviter que ces administrés se retrouvent victimes une seconde fois, Céline Villecourt Maire (LR) de Saint-Prix, fait la police. "Vous n'avez pas d'autorisation de ma part pour démarcher", informe-t-elle deux hommes, qui lui rétorquent qu'ils ne "savaient pas s'il fallait une autorisation". Réponse de la maire : "Si, il y a un arrêté qui date de 2023." L'élu demandera aux artisans de quitter la commune. Eux assurent faire simplement sur leur travail. "Je me suis dit, on va tenter notre chance comme ça. Malheureusement, c'est vrai que le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres, mais c'est aussi là où on se porte en avant pour aider les gens", affirme Arnaud Génétin, de l'entreprise Vérandas Lecarpentier.
La police municipale tente d'interdire l'accès à la commune à ceux qui chercheraient à profiter des sinistrés.
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter