: Sondage Plus de la moitié des Français préoccupés par le manque d'eau, mais l'inquiétude varie selon les générations, relève une étude
L'Institut Terram révèle jeudi que le stress hydrique est désormais au cœur des préoccupations d'une majorité de citoyens : 58% considèrent qu'il s'agit d'une réalité présente dans le pays.
Le stress hydrique est une préoccupation partagée par 58% des Français, mais cette conscience du problème varie selon les générations, relève une étude de l'Institut Terram*.
Sujet d'abord lointain, le stress hydrique est désormais au cœur des préoccupations d'une majorité de citoyens : 58% considèrent qu'il s'agit d'une réalité présente dans le pays, contre 28% qui ont un avis contraire et 14% sans avis. Cette perception traverse globalement les catégories socio-économiques, détaille l'étude, mais diffère selon les générations. La majorité des jeunes de moins de 35 ans (61%) estiment que le stress hydrique est une urgence, soit 10 points de plus que les plus de 60 ans (51%). Les jeunes, davantage confrontés et sensibilisés aux discours sur le changement climatique, explique sans doute ce clivage. À l'inverse, "les générations ayant grandi dans un contexte d'abondance en eau semblent moins sensibilisées à cette question", explique l'association.
Catastrophes naturelles
L'eau est devenue une source d'angoisse pour près de deux tiers des personnes interrogées (65%). Près des trois quarts des personnes pensent même que la qualité de l'eau potable se dégrade. 44% estiment que l'accès à cette ressource devient un problème majeur et qu'elle n'est plus une ressource garantie.
Les Français sont aussi davantage confrontés aux catastrophes naturelles liées à l'eau : plus d'un quart des Français en a déjà subi une. La crise de la pénurie d'eau est devenue réalité pour 29% des personnes interrogées, qui ont déjà connu une coupure d'eau potable, à cause de la sécheresse. 16% ont déjà vécu à l'inverse une inondation majeure. La pollution des nappes est aussi une préoccupation : 13% des sondés ont déjà été confrontés à une pollution de l'eau.
Plus d'un Français sur deux s'inquiète de la dégradation de la qualité de l'eau ou s'inquiète d'avoir des périodes de sécheresse de plus en plus longues. Un tiers redoute la hausse des prix de l'eau et un quart des Français craint des conflits entre les agriculteurs, l'industrie et les besoins domestiques en eau.
Manque d'information
Face à ce stress hydrique, plus de la moitié des répondants (57%) dit souffrir d'un manque d'information. Les sympathisants écologistes sont les plus sensibles à la question de l'eau (76%) suivi des sympathisants LFI (75%) et du PS (70%). Ceux qui votent RN se montrent préoccupés par l'eau à 63%, Les Républicains 59% et enfin les sympathisants de Renaissance sont moins concernés, à 58%.
Le lieu d'habitation est aussi un facteur d'appréhension différente : les habitants en Occitanie sont les plus concernés (62% des habitants de la région), suivi de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (60%) et Corse (60%), où la sécheresse apparaît comme la menace principale. À l'inverse, en Normandie (68%) et dans les Hauts-de-France (67%), les préoccupations se concentrent davantage sur les risques d'inondation. En Auvergne-Rhône-Alpes, c'est la réduction de l'enneigement qui est la principale source d'inquiétude pour 42% des habitants sondés.
Pour régler les problèmes liés à l'eau, les Français interrogés font plutôt confiance aux collectivités locales (29%), devant l'État (22%) et les entreprises du secteur de l'eau (17%). Les Français sont également prêts à faire des sacrifices : "huit répondants sur dix déclarent être prêts à réduire leur consommation domestique (80%) et se disent disposés à accepter des restrictions strictes d'usage en période de stress hydrique (82%)".
Réutiliser les eaux usées
Pour agir sur la quantité d'eau disponible, les sondés préfèrent travailler à réutiliser les eaux usées (33%), encourager une agriculture plus économe (18%), réduire la consommation industrielle (14%) ou encore moduler les tarifs pour réduire les consommations excessives (10%). Les sondés plébiscitent aussi comme actions publiques : la modernisation des stations de traitement (38%), la limitation des polluants industriels dès la production grâce à l'écoconception (35%) ou encore le développement de l'agriculture bio autour des captages (17%).
*Méthodologie : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon représentatif de 5 000 Français âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, prenant en compte le genre, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle et la région de résidence. Le questionnaire a été administré en ligne via le panel Ipsos "Interactive Survey" du 24 au 29 janvier 2025.
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