Sécheresse : "Nous n'avons jamais eu un tel déficit hydrique depuis 25 ans sur les premiers mois de l'année", s'inquiète la présidente de la FNSEA
Alors que de nombreux agriculteurs sont touchés par la sécheresse, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le syndicat majoritaire dans la profession agricole estime que les cultures qui souffrent le plus sont celles de céréales, de blé, d'orge, qui ont été plantées au mois d'octobre et novembre.
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"Nous n'avons jamais eu un tel déficit hydrique depuis 25 ans sur les premiers mois de l'année", a expliqué sur franceinfo mercredi 11 mai Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le syndicat majoritaire dans la profession agricole, alors que de nombreux agriculteurs sont touchés par la sécheresse.
Quelle est l'ampleur de cette sécheresse ?
Christiane Lambert : Elle est très grave puisque depuis 25 ans nous n'avons jamais eu un tel déficit hydrique sur les premiers mois de l'année. En janvier, février, mars et avril, nous avons eu entre - 30% et - 40% de pluie. Aujourd'hui, nous sommes en moyenne à - 33%. Cela affecte des départements du Sud mais également des départements du nord de la Loire comme le Maine-et-Loire, la Loire-Atlantique, les Deux-Sèvres et un certain nombre de départements qui s'inquiètent déjà beaucoup comme le Loiret, le Cher, l'Indre. C'est très difficile pour les agriculteurs.
Quelles sont les conséquences ?
Les cultures qui souffrent le plus sont celles de céréales, de blé, d'orge, qui ont été implantées au mois d'octobre et novembre. L'épi est en train de monter et s'il souffre de sécheresse les grains seront moins nombreux. Cela veut dire moins de quantité et donc moins de rendement à un moment où tout le monde attend que l'on produise plus parce que l'Ukraine et la Russie ne livreront pas. Ce n'est pas bon pour le revenu des agriculteurs parce que moins de rendement c'est aussi moins de ressources.
Les prix vont-ils encore augmenter ?
Ce qui est rare est cher, c'est une règle de base en économie. Le cours du blé a doublé sur les derniers mois essentiellement en raison du conflit Russie-Ukraine. On voit aussi les grandes sécheresses annoncées un peu partout au Maroc, en Espagne, au Portugal, en Grèce. Les zones annoncées en canicule cet été sont les zones céréalières en France, donc il y a un vrai risque qu'il y ait moins de céréales.
Le gouvernement a autorisé les agriculteurs à faucher les terrains militaires, ceux de la SNCF et les aéroports pour avoir de l'herbe pour nourrir leurs animaux. Est-ce la solution ?
Tout fait ventre quand il y a pénurie. Il faut tout utiliser, c'est bien que ce soit décidé maintenant et pas en août quand tout est sec. Je salue la réactivité du gouvernement et des préfets. Les prairies sont paillassons, toute marron, d'habitude on voit ces paysages au mois de juillet-août en France, là c'est au mois de mai et c'est déroutant pour les agriculteurs. Donc, tout ce qui peut être utilisé pour avoir du fourrage pour les animaux est à prendre.
La production de lait va-t-elle être touchée ?
Non, on ne risque pas une pénurie de lait. Il y en a assez de la fausse pénurie d'huile de tournesol avec tout le monde qui se jette sur le tournesol donc il n'y en a plus en rayon alors qu'il y en a suffisamment dans les usines. Il faut faire très attention aux messages. Nous ne manquerons pas de lait, par contre il y a un risque de moindre production pour les agriculteurs mais pas de pénurie.
Michel-Edouard Leclerc demande une révision de la loi Egalim 2 pour réduire les marges. Qu'en pensez-vous ?
Hyprocrisie. Michel-Edouard Leclerc dit qu'il veut revoir la loi et enlever le 10% de marge, en réalité il en fait 25%. Donc qu'il tape d'abord dans sa marge à lui. Les 10% ont été mis en place parce que les grands distributeurs ont l'habitude de se faire concurrence sur des produits très emblématiques. En réalité, il prend 0% de marge sur ces produits (Coca-Cola, M&M's, Nutella) et 40% sur les pommes du Val-de-Loire. La loi Egalim est pour un équilibre des marges. Il le sait très bien, donc là c'est de l'esbroufe. Si le gouvernement revoyait la loi alimentation ce serait encore plus un effondrement pour les prix des agriculteurs.
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