Sécheresse : des astuces pour faire baisser sa facture d'eau

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Article rédigé par France 2 - V. Frédéric, A. Burla, A. Richard, E. Fromentin. Édité par l'agence 6Medias
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Alors que les factures augmentent, comment réduire sa consommation en eau, à la maison, comme dans le jardin ? Des particuliers ont adopté des gestes simples pour maîtriser leur budget eau et leur impact écologique.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Au quotidien, lorsqu'il est question d'eau potable, pas besoin de boire beaucoup pour faire flamber sa consommation. Quelques gestes suffisent. Démonstration dès le réveil dans la salle de bain. Avec une simple douche pour commencer la journée : en dix minutes à peine, c'est déjà 60 litres d'eau qui seront consommés. 60 litres, rien que pour se laver. Six de plus pour une chasse d'eau déclenchée. 60 également pour lancer une machine à laver. Et ça ne s'arrange pas dans la cuisine après le petit déjeuner.

Pour une petite vaisselle d'une tasse, une poêle, une assiette et quelques couverts, on ouvre à peine deux minutes et l'on consomme plus de 30 litres d'eau. En une matinée, le compteur a décollé à 156 litres. C'est un peu plus que la consommation moyenne d'un Français sur une journée. Alors, comment réduire sa facture ? À Marseille (Bouches-du-Rhône), nous partons à la rencontre d'un habitant devenu spécialiste des économies d'eau.

Mousseurs et chasses d'eau

"Une astuce toute simple, c'est d'avoir un robinet qui intègre un mousseur qui rajoute des bulles d'air dans l'eau, de sorte qu'on a l'impression d'un débit équivalent, mais il y a 30 à 40 % d'eau en moins", explique Floris Van Lidth, gérant de "Vue sur Verre". Des mousseurs à quelques euros-pièce, intégrés dans tous ses robinets, mais aussi des toilettes, toutes équipées. "Ici, vous avez un lave-mains, en fait, qui permet, quand on se lave les mains, d'alimenter la réserve de la chasse d'eau. Tout le monde doit venir se laver les mains ici, c'est obligatoire. Comme ça, on est sûr que ça remplit en partie la réserve", détaille Floris Van Lidth.

Résultat : jusqu'à 3 litres économisés par utilisation. Et pour encore plus d'économies, il a même fait installer un urinoir. "Une chasse d'eau d'urinoir, c'est maximum un demi-litre", souligne Floris Van Lidth. Avec toutes ses techniques, sa facture d'eau a fondu. 44 mètres cubes par an seulement pour lui et sa compagne, deux fois moins que la moyenne française.

Un filtrage naturel de l'eau

Économiser l'eau en appartement ne serait pas si compliqué. Mais qu'en est-il lorsqu'on a un jardin à arroser ? Toujours à Marseille, Annick et Philippe Buffard ont trouvé eux aussi quelques astuces pour préserver l'eau sans condamner leurs plantes, même en été. "Vous avez une gouttière qui centralise toutes les eaux de pluie des différentes toitures, et ensuite, l'eau part dans la citerne", détaille Philippe Buffard, propriétaire de "La Bédouïde". Une citerne qui se remplit pendant l'hiver pluvieux, disponible ensuite presque à volonté. Mais ces retraités ne se contentent pas de récupérer l'eau. Elle est aussi recyclée directement dans leur jardin.

"C'est le système de phytoépuration de tout ce qui est eau usée de la maison. Aussi bien les douches, que les lavabos, que l'évier, le lave-vaisselle, le lave-linge, sauf les chasses des toilettes", nous montre encore Philippe. L'eau sale traverse quatre bacs successifs contenant différentes plantes : roseau, iris ou encore papyrus. Un filtre naturel qui nettoie grâce aux bactéries contenues dans la terre. L'eau usée redevient de l'eau claire. Les eaux épurées finissent dans "la mare terminale", explique Philippe.

Des tensions autour de l'eau d'ici 2050

Cette eau propre n'est pas officiellement consommable, au moins pour les humains. Mais elle peut sans problème arroser le potager. Là où, en moyenne, un Français utilise jusqu'à 15 litres d'eau potable par mètre carré de jardin, eux n'en consomment pas une goutte et ils espèrent bien montrer l'exemple. "Notre maison a été conçue un peu pour montrer ce qu'on peut faire pour faire mieux, faire sa part de colibri", résume Philippe. Sa compagne, Annick, ajoute : "Il y a des régions qui ont toujours eu de l'eau et qui s'aperçoivent maintenant qu'il y a des restrictions et qu'ils ne savent pas vivre avec. Dans notre région, on sait que c'est précieux depuis toujours. Et ça fait partie d'une démarche de vivre de la sobriété, on va dire, une sobriété heureuse".

Des gestes utiles qui pourraient devenir bientôt indispensables. Avec le réchauffement climatique, 88 % du territoire français devrait connaître des tensions sur la ressource en eau d'ici 2050.

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