Sécheresse : coup de projecteur sur les nouvelles réserves d'eau potable
Alors que la sécheresse frappe toujours notamment le centre et l’ouest de la France, en Vendée et en Bretagne, des carrières sont reconverties en sites de stockage d'eau potable. Reportage.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.
C'est devenu l'une des plus grandes réserves d'eau de Vendée. Le lac, situé à Aubigny-les-Clouzeaux, n'a pourtant rien de naturel. Il y a huit ans, il y avait à la place une carrière, aujourd'hui entièrement remplie d'eau. "Quand la carrière est pleine, on stocke de l'eau jusqu'au niveau blanc. On peut stocker 2,7 millions de mètres cubes", indique François Lemaire, le responsable des ouvrages chez Vendée Eau. De quoi alimenter la ville des Sables d'Olonne (Vendée) et ses 49 000 habitants, pendant presque un an.
La Vendée manque d'eau
Car la Vendée manque d'eau. On y trouve peu de nappes phréatiques et pas de grand fleuve. Seulement quelques rivières fournissent l'essentiel de son eau potable, ce qui est aujourd'hui insuffisant. "Avec le réchauffement climatique notamment, ces rivières sont à sec pendant l'été. Avec de plus en plus d'habitants et de plus en plus de touristes, on est en déficit d'eau durant les années sèches", explique François Lemaire.
Pour transformer l'ancienne carrière, 15 millions d'euros ont été investis. Il a fallu installer de gigantesques ponts et les raccorder 27 km plus loin à un lac. L'hiver, quand le barrage déborde, les excédents sont envoyés dans la carrière et ils sont réinjectés l'été quand le barrage se vide. Il y a trois ans, cela a permis d'éviter des coupures d'eau. "Presque tous nos barrages étaient vides et on a vidé complètement la carrière. Tout ce qu'on avait réussi à stocker, on l'a utilisé, et ça a permis d'éviter les coupures d'eau en Vendée", poursuit le responsable des ouvrages.
Le Finistère mise aussi sur les carrières
Des coupures d'eau, le Finistère en a connu dans cette région. Alors ici aussi, le département mise sur les carrières et vient d'acheter un site. L'avantage est qu'elle se remplit naturellement. En revanche, l'eau doit être traitée avant d'être consommée. "Il y a des traces d'arsenic, parce que l'arsenic est présent naturellement dans notre sol. Donc on a fait plusieurs mois d'étude, pour nous assurer que les teneurs étaient évidemment sous les seuils de potabilité. Par ailleurs, quand on produit de l'eau potable, évidemment, on traite tous les métaux", détaille Maël de Calan, le président (DD) du Conseil départemental du Finistère.
Plusieurs années de travaux seront encore nécessaires pour exploiter le site. Au moins 2 millions et demi d'euros vont être investis, le prix à payer pour sécuriser une ressource menacée.
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