Orages en Occitanie : l'assurance récolte "ne marche pas", le président de la Chambre d'agriculture du Tarn-et-Garonne demande "des réponses structurelles"

Jean-Philippe Viguié rapporte que "tous les agriculteurs quasiment" ont été touchés par les orages, lundi soir, dans le Tarn-et-Garonne.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Occitanie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La ministre de l'Agriculture Annie Genevard va visiter l'exploitation d'un pruniculteur. Image d'illustration. (RICHARD VILLALON / MAXPPP)
La ministre de l'Agriculture Annie Genevard va visiter l'exploitation d'un pruniculteur. Image d'illustration. (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Après les violents orages qui ont balayé l'Occitanie, lundi 19 mai, l'assurance récolte "ne marche pas", estime Jean-Philippe Viguié, le président de la Chambre d'agriculture du Tarn-et-Garonne. Il demande, mercredi 21 mai sur ICI Occitanie (ex-France Bleu), "des réponses structurelles" à la ministre de l'Agriculture.. Annie Genevard se rend, mercredi, à Bioule dans le Tarn-et-Garonne, chez un pruniculteur touché par les intempéries, et va visiter aussi la filière semences de maïs. "Tous les agriculteurs ont été touchés sur le département quasiment", avec "un orage d'une ampleur phénoménale qui a touché une très très grande partie du département, y compris des éleveurs, des céréaliers, des arbres", décrit Jean-Philippe Viguié.

Le président de la Chambre d'agriculture calcule que "les dégâts se chiffrent en millions d'euros, mais il y a pas mal de cultures qui étaient encore sous l'eau cette nuit. On ne sait pas si elles vont pouvoir redémarrer". Selon lui, pour l'heure, "c'est compliqué de pouvoir faire cette évaluation, mais on sait que ça va être vraiment catastrophique pour beaucoup de paysans".

Il espère que la ministre "vient avec quelque chose dans les valises et pas forcément qu’une enveloppe". Il confie que les agriculteurs sont "fatigués de devoir demander, négocier chaque fois des enveloppes quand il y a des crises, il faut vraiment des réponses structurelles".

Se verser un salaire ou payer une assurance

Pour Jean-Philippe Viguié, l'assurance récolte "ne marche pas". Il plaide pour une réforme du système. "On a 35% des exploitants qui sont assurés contre le risque climatique seulement", souligne-t-il. Avant, "on avait un système avec les calamités qui permettait de négocier certaines dynamiques. Aujourd'hui, le système ne marche pas", assure-t-il.

Il prend l'exemple du pruniculteur durement touché par les intempéries que vient voir la ministre : "Les prunes, ça lui coûte 5 000 euros par an". S'il doit assurer toutes ses récoltes, "c'est plus de 20 000 euros par an", donc ce pruniculteur lui dit qu'il a deux possibilités : "Soit je ne me prélève pas de salaire, soit je m'assure", rapporte Jean-Philippe Viguié.

"On n'arrive pas, même avec le taux de subvention qu'on a, à avoir une assurance efficace qui marche et dont on soit sûr qu'elle marche en cas d'intempéries", poursuit le président de la Chambre d'agriculture. Selon lui, le taux d'indemnisation n'est pas non plus suffisant : "C'est une assurance qui couvre une culture, mais on peut avoir des orages ou des intempéries qui sont très localisés. Et donc si vous perdez 100 % de quelques parcelles, mais que le reste globalement s'en sort, au final, vous n'avez le droit à rien du tout. Donc ça décourage les gens de s'assurer."

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.