Tempête Herminia : pourquoi fait-on référence aux inondations de 1986 à Rennes ?

Depuis samedi, le niveaux des eaux ne cesse de monter dans le chef-lieu de l'Ille-et-Vilaine. Et les comparaisons historiques se multiplient, notamment avec la célèbre crue de 1966.

Article rédigé par Valentine Joubin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les berges du Canal Saint-Martin sous les eaux, à Rennes, le 26 janvier 2025. (VINCENT MICHEL / MAXPPP)
Les berges du Canal Saint-Martin sous les eaux, à Rennes, le 26 janvier 2025. (VINCENT MICHEL / MAXPPP)

L'Ille-et-Vilaine reste en vigilance rouge concernant les crues, lundi 27 janvier, après les pluies intenses de la tempête Herminia qui s'est abattue sur plusieurs départements de la région Bretagne dimanche. Le niveau des cours d'eau continue de monter depuis samedi en Ile-et-Vilaine et notamment à Rennes, ville traversée par deux rivières. Depuis ce week-end, les comparaisons historiques se multiplient, notamment avec les inondations qui avaient touché la ville en 1966.

Une date clé dans l'histoire bretonne

Pourquoi les inondations de ce mois de janvier 2025 à Rennes sont-elles comparées à celles qui avaient touché la ville il y a 59 ans ? Parce que cette catastrophe naturelle a marqué, durablement, les esprits des Bretonnes et Bretons. Au matin du 26 octobre 1966, la capitale bretonne est envahie par les eaux, comme le raconte la revue de géographie Norois. Des pluies diluviennes (90 millimètres en deux jours) ont fait sortir la Vilaine et ses affluents de leurs lits.

Il n'y a pas de victimes mais près de 3 000 sinistrés, beaucoup de dégâts matériels et 400 entreprises au chômage technique. Dans certains quartiers, les habitants sont contraints de se déplacer en barque. Un traumatisme d'autant plus grand, que ces inondations - précoces pour la saison - ont surpris les habitants et les autorités.

Un record battu sur un affluent

Les crues enregistrées à Rennes en cette fin janvier 2025 sont-elles aussi intenses que celles de 1966 ? Selon les données de Vigicrues, le record est battu pour un affluent de la Vilaine, la Sèche, au sud de Rennes. En octobre 1966, à la station d'Amanlis, le niveau des eaux avait atteint 1,83 mètre. Ce lundi 27 janvier, au même endroit, les relevés indiquent une crue supérieure à 2 mètres.

Mais on est encore loin d'un autre record, celui de 2001. Cette année-là, le niveau de la Vilaine avait atteint 3,64 mètres, c'est la crue de référence dans le bassin rennais. Si on parle moins des inondations de 2001 que de celles de 1966, c'est notamment parce que dans les années 60, la Bretagne ne disposait pas des mêmes systèmes de prévention et d'alerte qu'aujourd'hui. Il n'y avait pas eu de mesures, par exemple, pour évacuer les populations avant la montée des eaux.

Des crues de plus en plus violentes

Les crues et inondations sont-elles de plus fréquentes en Bretagne, du fait du réchauffement climatique ? À l’heure actuelle, aucune étude ne permet de répondre de façon aussi tranchée. Ce qui est certain, selon Vigicrues, c'est que la Bretagne n'échappe pas à une tendance qui touche la France depuis quelques années : des crues de plus en plus extrêmes.

Ces deux dernières années, le nombre de jours en vigilance orange ou rouge a été multiplié par deux par rapport à la normale. Cela revient à dire que la France a connu un risque d'inondation durant un tiers de l'année. L'hiver 2023-2024, c'est le Pas-de-Calais qui avait connu des inondations. Cet automne, c'était au tour de la Seine-et-Marne. Et puis, ce mois-ci, c'est la Bretagne qui subit deux épisodes de pluies diluviennes à quinze jours d'intervalle.

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