: Reportage "Plus de routes, des maisons dévastées..." : dans le Var, habitants et touristes décrivent des scènes "cataclysmiques" après les violentes intempéries
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Les villes du Lavandou et de Vidauban sont endeuillées après l'épisode orageux particulièrement brutal qui s'est abattu sur le département mardi matin.
Le torrent qui a déferlé sur ce quartier en bord de plage n’a laissé derrière lui que des carcasses de voitures, des troncs d’arbres et des pylônes couchés. Dans le Var, les violents orages de mardi 20 mai ont fait trois morts. Un couple d'octogénaires a ainsi perdu la vie au Lavandou, sur le littoral, surpris par la brusque montée des eaux.
Le quartier de Cavalière a été particulièrement touché. Les rues sont recouvertes de boue et les habitants tentent, pieds nus, de nettoyer les dégâts, sous le regard sidéré des touristes. Gaëlle tente de se frayer un chemin avec sa fille de 2 ans dans les bras. Elle est encore choquée : "Un mur est tombé à côté de chez nous, alors, on s'est réfugiées chez le voisin. Il y a de la solidarité, de l'entraide, c'est un village, tout le monde se connaît... Ça va aller", glisse-t-elle.
"Les voitures flottaient comme des petits bouchons"
C’est à coups de pelle que les habitants et les pompiers tentent de déblayer les routes, comme dans la rue commerçante où les terrasses des restaurants sont saccagées. Marine, la responsable de la boulangerie, raconte comment ses salariés se sont retrouvés piégés par la montée des eaux "jusqu'au-dessus des hanches". "On espère rouvrir le plus vite possible, tout nettoyer... De toute façon, il n'y a pas d'eau, pas de courant. On est coupés du monde".
Un peu plus loin, dans une résidence touristique, Thierry constate les dégâts. "Ça, c'est le coin de la résidence où toutes les voitures se sont accumulées, on les a vues flotter comme des petits bouchons ! Et la nôtre, on ne sait pas où elle est. On a perdu une voiture, mais on est vivants", glisse ce vacancier venu passer quelques jours de repos en couple.
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Idem pour Patrice et Caroline également venus passer des vacances dans la région. Ils ont tout vu depuis leur balcon sous l'eau : "L'eau faisait un torrent. C'était hyper impressionnant. Ça a emmené les poteaux électriques, les poteaux de téléphone. Les garde-corps en béton, les ponts... Dans les appartements en dessous de chez nous, il y a au moins un 1,50 mètre d'eau, décrit le couple. C'était hyper violent, c'était impressionnant le courant qu'il y avait."
"On a vu des personnes âgées qui étaient évacuées par des voisins. Donc heureusement qu'il y a des voisins qui sont venus les chercher."
Caroline, touriste au Lavandouà franceinfo
Un cours d'eau qui traverse le quartier est sorti de son lit. Il est monté de trois mètres, emportant tout sur son passage. "On ne maîtrise plus rien contre la pluie, raconte Alain qui habite juste à côté, c'est vraiment catastrophique. Et ça s'est passé en 20 minutes, une demi-heure maximum. Moi, j'avais mon véhicule qui était garé, un 4x4, il est parti et il est 500 mètres plus loin. Je pense à deux personnes qui ont disparu. Ça, c'est beaucoup plus... C'est choquant bien évidemment, surtout à côté de chez moi, des voisins. L'eau est montée à 2,50 mètres dans l'appartement, presque jusqu'au plafond". Et Alain de conclure : "Les orages qu'il y a, on arrive plus à les contrôler."
"Plusieurs dizaines de millions d'euros" de dégâts
Les touristes, comme les habitants, s’échangent aujourd'hui des packs d’eaux et préfèrent relativiser, en pensant aux familles endeuillées.
"Une centaine de foyers" sont toujours privés d'électricité, mercredi matin "au Lavandou et à la Môle", précise de son côté Enedis. Pour le maire de la ville, l'heure est au bilan matériel. Gil Bernardi, maire Les Républicains du Lavandou a dit craindre, sur franceinfo, que les dégâts se chiffrent à "plusieurs dizaines de millions d'euros". "C'était cataclysmique", résume-t-il : "Tout est cassé, il n'y a plus de station d'épuration, plus de routes ou de pont par endroit, des maisons dévastées". Gil Bernardi s'attend à voir sa commune classée en état de catastrophe naturelle. Après cette "crue probablement centennale", l'élu est aussi surpris du retour au calme : "Quelques heures après cet événement le soleil est revenu, les oiseaux chantent, [le ciel] est bleu, on ne pourrait pas imaginer qu'il s'est passé un tel déluge."
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