Orages : par endroit la vigne a été "hachée menu", alerte Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA
La présidente de la FNSEA avertit sur le risque d'une récolte faible en France : "il va y avoir -30% sur certaines cultures".
Par endroit la vigne a été "hachée menu" dans les exploitations agricoles touchées par les intempéries, alerte Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA après que de violents orages ont touché la France entre samedi 4 juin après-midi et dimanche 5 en fin de nuit avec de fortes pluies, des averses de grêle et de violentes rafales de vent. Une personne est morte et quinze sont ont été blessées, dont deux gravement, selon le ministère de l'Intérieur.
franceinfo : Avez-vous beaucoup de remontées d'exploitants agricoles de votre fédération depuis hier ?
Christiane Lambert : Oui, nous avons des remontées de partout : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et la Touraine aussi où la vigne a été hachée menu. En Bretagne, énormément de cultures de maïs, même des cultures prêtes à récolter la semaine prochaine, de l'orge par exemple, ont été broyées. Quand je regarde les chaînes de télévision, on parle surtout des dégâts dans les villes. Mais sortez des villes, venez voir à la campagne, il y a des dégâts dramatiques. Quand on doit nettoyer son sous-sol suite à une inondation comme cela m'est arrivée il y a quelques temps, on peut revivre, mais quand la culture est morte, elle est morte.
N'y a-t-il aucun moyen de se protéger contre ce type d'événement, de couvrir les cultures par exemple ?
Non, vous n'allez pas couvrir 5 000 hectares de vignes avec un grand hangar. Même les installations sous serres risquent d'être trouées. Contre la grêle malheureusement, il n'y a pas de protection possible. Nous sommes exposés à 100% aux caprices du ciel. Les événements avaient été annoncés, les agro-météorologues nous donnent des informations extrêmement précises aujourd'hui mais il n'y a pas de protection possible. Quand les événements se répètent, économiquement c'est très compliqué pour les agriculteurs.
Les agriculteurs peuvent-ils rattraper le coup, compenser d'une manière ou d'une autre ce genre de pertes ?
Non. Quand les vignes sont hachées menu par la grêle, il n'y a plus rien. Il n'y a plus de feuilles, il n'y a plus de grappes. Il y a juste le bois des vignes. Là, ça ne repart pas. Quand il s'agit de blé, il n'y a plus d'épis, les grains sont tombés par terre. Quand il s'agit de maïs, les tiges sont coupées. Le maïs est la plante qui est certainement la plus résistante, et une partie peut peut-être repartir à certains endroits. Mais là où les grêlons étaient gros comme des balles de ping-pong, imaginez, tout est brisé, cassé. C'est un événement historique.
"Il y a eu une sécheresse historique, une canicule historique au mois de mai et là maintenant, un évènement de grêle historique aussi. Le climat se déchaîne et pour notre activité agricole, c'est dramatique. Il va y avoir - 30% de récoltes en France sur certaines cultures."
Christiane Lambert, présidente de la FNSEAà franceinfo
On se plaint que l'alimentation soit plus chère, il faut mesurer que ça va aussi être un élément de précarisation.
Les aides gouvernementales sont-elles à la hauteur ?
Nous sommes dans une année de transition, puisque les députés ont voté le 3 mars une loi qui instaure une réforme complète du régime des calamités agricoles, justement, en raison du changement climatique et du gel historique de l'année dernière. Mais elle ne se mettra en œuvre qu'au 1er janvier 2023. Donc, pour l'instant, nous avons 26% à 30% des agriculteurs qui sont assurés en viticulture et en grandes cultures mais pour certains, il n'y a pas suffisamment de contrats d'assurance. Tout est en train d'être organisé pour qu'au 1er 2023, un contrat d'assurance puisse être proposé à tous les agriculteurs et que la solidarité nationale joue s'il y a plus de 50% de pertes. C'est en train de se mettre en place, cela sera opérationnel au 1er janvier. Pour l'instant, nous avons le Fonds des calamités agricoles, qui est abondé pour partie par la profession agricole, nos cotisations, et pour partie par l'Etat et c'est ce Fonds qui va être activé cette année.
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