Incendie dans l'Aude : "Je n'ai jamais vu de sinistre aussi important", témoigne le président d’honneur de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers

Après plus de 30 années comme sapeur-pompier, Grégory Allione fait part, vendredi, de sa stupeur face au gigantesque incendie dans l'Aude. Pour le président d’honneur de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, les soldats du feu ont fait face à des conditions extrêmes.

Article rédigé par franceinfo
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Malgré un feu fixé, les pompiers sont toujours à pied d'œuvre pour éviter une reprise intense. (HANDOUT / S?CURIT? CIVILE)
Malgré un feu fixé, les pompiers sont toujours à pied d'œuvre pour éviter une reprise intense. (HANDOUT / S?CURIT? CIVILE)

"Je n'ai jamais vu de sinistre aussi important sur notre territoire", témoigne vendredi 8 août sur franceinfo Grégory Allione, président d’honneur de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, qui a mené des missions de coordination sur l'incendie qui sévit dans l'Aude depuis mardi. Malgré plus de trente ans d'expérience comme sapeur-pompier, Grégory Allione évoque sa surprise face à la vitesse de propagation, "au-delà de la superficie".

"J'étais avec un pilote d'avion bombardier d'eau qui a plus de 20 ans d'expérience : devant cette puissance, ces mégawatts de feu, on ne peut plus rien faire." Selon lui, la stratégie française, "qui consiste à faire de la prévention", est "la bonne stratégie, car il faut éviter ce type de sinistre à tout prix". Il faut "éviter tout départ de feu et faire en sorte que dès qu'il y a un feu on mette l'ensemble des forces utiles".

"Des villages entiers sauvés"

Il confie qu'"il y a eu du doute : face à tous types de sinistres, il y a beaucoup d'humilité. Il y a eu deux phases de doute : une première phase où on a vu émerger un pyrocumulus. On avait très peur qu'il se transforme en pyrocumulonimbus : lorsque les fumées noires passent un gradient d'atmosphère, elles deviennent blanches et ont une capacité à générer des éclairs ainsi que des vents importants. C'est très dangereux, car non seulement ce feu aurait pu mettre tout seul le feu par ailleurs, mais c'est aussi très dangereux pour les avions parce que s'il y a des vents contraires, ils se retrouvent pris dans des trous d'air. C'est très dangereux pour les forces terrestres car le feu peut les surprendre et tourner tout autour d'eux."

Ce soldat du feu a été marqué profondément par cet incendie. "La deuxième image que j'ai en tête, c'est des maisons que l'on a sauvées avec tous les moyens que l'on avait, en se disant que c'était la seule chose que l'on pouvait faire. Aujourd'hui, quand on survole le feu, dans des conditions moins dantesques, on s'aperçoit qu'il y a des dégâts, mais face aux mégawatts, les pompiers ont fait un maximum", affirme-t-il. Il évoque "des villages entiers de sauvés".

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