Aude : 2 000 teufeurs dans les cendres, les habitants sous le choc
Au cœur des collines ravagées par les flammes à Fontjoncouse, dans l’Aude, près de 2 000 personnes se sont rassemblées pour une rave party illégale. Un événement qui choque riverains et autorités, encore marqués par l’incendie dévastateur d’août, et qui cristallise la tension entre fête clandestine et mémoire des sinistrés.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Au milieu d'un paysage calciné à Fontjoncouse, dans l'Aude, une rave party s'est improvisée. Deux mille personnes se sont rassemblées illégalement, certains rejoignant la fête entre les arbres brûlés, malgré l’interdiction de circulation dans ce secteur.
Alors que le village se relève à peine du gigantesque incendie survenu il y a quelques semaines, les participants assument leur présence : "Ici, tout a déjà brûlé. Donc, pour le risque d’incendie, c’est un peu une foutaise, ça ne risque pas de rebrûler. Et puis même, tout le monde est respectueux ici", explique l’un d’eux.
Entre indignation et colère des riverains
À quelques kilomètres de là, d'autres teufeurs forcent le passage des gendarmes, allant jusqu'à se mettre à plusieurs pour déplacer les véhicules qui bloquent l’accès. Une scène qui indigne le chef étoilé Gilles Goujon : "Mais c'est la honte, ces gens, c'est inqualifiable. Il y a des mecs qui ont tout perdu ici. Et eux viennent danser sur les cendres de ces gens-là… Mais que le diable les emporte, c'est un truc de fou !", s’emporte-t-il.
Début août, le feu avait ravagé 16 000 hectares, détruit 36 habitations et fait un mort. Sur cette zone où le risque d’incendie demeure, les autorités condamnent fermement ce rassemblement. Christophe Tena, maire (SE) de Fontjoncouse, ne cache pas son émotion : "Quand vous avez subi ce qu'on a subi, les gens qui viennent sur votre territoire faire la fête, c'est indécent. Ça me fait mal au ventre."
Pour l’heure, les participants semblent déterminés à rester au moins jusqu’au début de la semaine. La confrontation avec les forces de l’ordre est donc loin d’être terminée.
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