Carte Visualisez les milliers d'hectares brûlés par des incendies en France depuis le début de l'été

Les territoires du Sud sont les plus touchés avec des feux qui ont principalement frappé les départements de l'Aude, des Bouches-du-Rhône et du Gard.

Article rédigé par Mathieu Lehot-Couette, Valentin Stoquer
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Plus de 4 580 hectares de surface ont été brûlés par les incendies depuis le début de l'été dans l'Hexagone et en Corse, soit presque l'équivalent de la superficie de la ville de Bordeaux. (LILIAN AUFFRET / HANS LUCAS)
Plus de 4 580 hectares de surface ont été brûlés par les incendies depuis le début de l'été dans l'Hexagone et en Corse, soit presque l'équivalent de la superficie de la ville de Bordeaux. (LILIAN AUFFRET / HANS LUCAS)

Alors que la saison estivale bat son plein, la France est confrontée à une série d'incendies qui ont déjà emporté plusieurs milliers d'hectares de végétation. Rien que sur ces dernières 48 heures, plusieurs feux ont frappé les départements des Bouches-du-Rhône, de l'Ardèche, du Var et de l'Ille-et-Vilaine. A 15 heures ce vendredi 18 juillet, les pompiers étaient toujours mobilisés à Martigues, près de Marseille, où un incendie démarré jeudi a parcouru 240 hectares.

Au total, plus de 4 580 hectares (décompte arrêté au 17 juillet) sont partis en fumée en France hexagonale, depuis le début de l'été, d'après le décompte réalisé par le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS). Ce programme, financé par la Commission européenne, utilise les images satellites pour délimiter au jour le jour les zones qui sont ravagées par les flammes sur le sol européen. D'après ces données, plus de 40 zones d'une superficie d'au moins un hectare sont parties en fumée en France hexagonale et en Corse depuis le 1er juin. Ces feux sont représentés sur la carte ci-dessous.

Sans surprise, les territoires les plus touchés sont localisés dans le sud de la France. L'Aude est le département le plus sinistré avec plus de 2 200 hectares brûlés entre le 26 juin et le 9 juillet. Le recensement établi par l'EFFIS fait état de sept zones réduites en cendres, dont les plus importantes sont situées au sud de Narbonne, sur les communes de Bages et de Bizanet. Derrière, viennent les départements des Bouches-du-Rhône (836 hectares) et du Gard (439 hectares), d'après un bilan arrêté au 17 juillet qui ne prend donc pas en compte l'incendie de Martigues qui était encore actif ce vendredi 18 juillet.

Un été "à hauts risques"

Alors qu'une grande partie du territoire national est frappée par une importante sécheresse, cet été 2025 est présenté comme celui de tous les dangers en matière d'incendie. "C'est un été à hauts risques", confirmait ce matin auprès de franceinfo Mickael Maunoir, membre du conseil d’administration de la Fédération des sapeurs-pompiers de France. Pour ce professionnel, la situation actuelle est comparable à celle de 2022, c'est-à-dire "des étés qui ont commencé très tôt sur la période feux de forêt", marqués par "une période pluvieuse en cours de printemps" où la "végétation a progressé et a bien poussé", explique-t-il. L'été 2022 avait été marqué par les grands incendies de Gironde qui avaient brûlé plus de 30 000 hectares de forêt.

Pour l'heure, aucun incendie survenu cet été n'a atteint une ampleur comparable. Mais l'analyse du cumul des surfaces brûlées depuis le début de l'année fait tout de même déjà état de près de 23 000 hectares partis en fumée entre le 1er janvier et le 15 juillet, soit plus de deux fois et demi la surface moyenne entre 2006 et 2024 sur la même période.

Les risques incendies devraient s'amplifier d'année en année du fait du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines. Baisse de la pluviométrie, sécheresses plus fréquentes et canicules à répétition devraient fournir de plus en plus de conditions propices à des feux plus étendus et plus intenses. Dans une France à +4°C en 2100, il faut s'attendre à voir le nombre des feux augmenter de 70% en 2050 et à leur doublement d'ici la fin du siècle, comme le rappelait récemment François Pimont, chercheur de l'Inrae, auprès du journal Le Monde. La période des feux va également s'élargir pour commencer de plus en plus tôt et se terminer de plus en plus tard. Un phénomène qui a déjà commencé, comme en attestent les feux de cette année qui ont frappé le sud de la France dès la fin du mois de juin et le début du mois de juillet. Traditionnellement, la saison des sinistres se situait entre le 15 juillet et le 25 août.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.