Vidéo Cyclone Chido à Mayotte : au cœur de villages coupés du monde, qui n'ont reçu aucune aide depuis la catastrophe

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Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - B. Delombre, R. Duroselle, I. Nadjib, S. Gravelaine
France Télévisions

Si les premiers colis humanitaires sont arrivés dans plusieurs villes mahoraises, d'autres zones restent totalement isolées. Quatre jours après la catastrophe, leurs habitants sont toujours livrés à eux-mêmes.

"On s'est débrouillés tout seuls jusqu'à aujourd'hui. Mais là, on n'en peut plus." Quatre jours après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, mercredi 18 décembre, un habitant du village de Vahibé attend de voir arriver une aide pour faire face à la catastrophe. Dans cette commune du centre de Grande-Terre, la principale île de l'archipel, personne n'est passé depuis la catastrophe, affirment les habitants à France Télévisions.

Comme de nombreuses zones de l'archipel, ce village des hauteurs de Mamoudzou est aux trois quarts détruit, et n'a plus d'eau ni d'électricité. Au milieu d'autres femmes, Issouf Enssudat nettoie son linge dans une rivière, faute de mieux : "On vient pour se laver, laver les vêtements... Même les assiettes, c'est ici qu'on les lave." Elle n'imagine pas que la population puisse tenir longtemps dans cette situation : "C'est très dur, très difficile."

Si des hélicoptères survolent parfois la zone, les habitants affirment que personne ne leur a apporté ni nourriture, ni eau, ni aide matérielle, alors que de nombreuses cases en tôle sont détruites. Dans de plus grandes villes de l'archipel, de premières distributions avaient eu lieu mercredi, sans combler tous les besoins.

Des victimes au décompte incertain

A Vahibé comme ailleurs, le cyclone a aussi fait des morts, dont le nombre est encore très incertain. Issa Bouaba Mohammad explique avoir perdu son père et sa cousine : "Ils ont été enterrés très rapidement, car la religion musulmane l'exige." Lui-même ignore si les autorités sont informées de leur décès, et si ses deux proches sont inclus dans le décompte provisoire de 31 morts. Les autorités redoutent que le véritable bilan soit beaucoup plus élevé et difficile à établir, alors que les communications ne sont pas rétablies dans une grande partie de l'archipel.

Plus à l'ouest, une autre commune, Combani, subit la même situation, même si une première distribution de bonbonnes de gaz est organisée. Des habitantes craignent de rester longtemps coupées du monde : "De ce qu'on entend, on nous dit maximum un mois et demi, deux mois... Mais c'est la mort." Toutes deux assurent n'avoir vu personne n'habitant pas dans le village depuis samedi.

Retrouvez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus

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