"Qu'on arrête avec cette complexité nationale" : un député souhaite décentraliser MaPrimeRénov' pour le rendre plus efficace
Le guichet d'aide à la rénovation énergétique est à nouveau accessible à partir de mardi pour les Français les plus modestes, après un afflux record de demandes avant l'été dernier. Le député (LR) Sébastien Martin porte une proposition de loi pour décentraliser le dispositif et donner plus de prérogatives aux élus locaux.
/2025/06/06/maxnewsworldsix456001-6842b7978c37e716980523.jpg)
C'est la réouverture du guichet MaPrimeRénov', mardi 30 septembre, pour les rénovations énergétiques d’ampleur dans les logements des Français les plus modestes. La pause cet été était justifiée par deux facteurs : trop de fraude, mais aussi trop de demandes.
Le succès de MaPrimRénov' posait un problème de budget : c'est donc une version rabotée du dispositif qu'on retrouve. Avec moins de logements concernés, puisque les étiquettes D du diagnostic de performance énergétique sont désormais exclues. Restent les passoires énergétiques, et encore : ce sera "premiers arrivés, premiers servis". Seuls 13 000 dossiers maximum seront en effet acceptés d'ici la fin de l'année.
"Un ménage me disait l'autre jour, 'pour mon projet de rénovation énergétique, autant jouer au loto, j'ai à peu près autant de chance que ça passe'", raconte Hugues Sartre, cofondateur d'Homyos, une entreprise de rénovation énergétique.
"Le fait de dire qu'on va suspendre le dispositif a accéléré sur le mois de juin le nombre de demandes, il y aurait eu jusqu'à 30 000 dossiers. Un chiffre jamais vu."
Hugues Sartre, cofondateur d'Homyosà franceinfo
Conséquence : les dossiers déposés à partir de mardi ne seront pas étudiés avant l'an prochain, selon Hugues Sartre, et les propriétaires ne peuvent pas espérer débuter leurs travaux avant un an. Couplez ça avec l'interdiction de louer des biens classés G au DPE et vous obtenez des situations parfois critiques. "Je vous donne l'exemple d'une dame à la retraite, qui a mis en location son appartement parisien, c'est ce qui fait son revenu, raconte-t-il. Et donc aujourd'hui, elle n'a plus de revenus parce qu'elle n'a pas les sommes pour financer 100% des travaux et que son dossier de subventions ne peut pas passer pour l'instant..."
Nouveau coup de rabot au 1er janvier
Il y a donc engorgement des dossiers MaPrimRénov', restriction de cette subvention, et ce n'est pas parti pour s'améliorer l'an prochain. Car il y a un nouveau coup de rabot prévu au 1er janvier 2026 : celui sur les rénovations isolées, les "monogestes". Finies, donc, les subventions pour l'isolation thermique des murs et l'installation de chaudières biomasse. Les contours de MaPrimRénov' et même son avenir sont très incertains puisqu'ils dépendent du futur budget.
Finalement, le mieux serait de décentraliser ces aides à la rénovation énergétique, de transférer la compétence et les fonds aux élus locaux. C'est ce que défend le député (LR) de Saône-et-Loire Sébastien Martin. "Ce que je propose, c'est qu'on arrête avec cette complexité nationale, ce n'est pas la même chose de rénover le logement quand vous êtes en zone de montagne, que quand vous êtes en Bretagne, relève-t-il. Ce n'est pas la même chose quand vous êtes dans un habitat urbain très dense que quand vous êtes dans un habitat rural, avec essentiellement de l'habitat individuel."
Le député porte une proposition de loi qui prévoit d'expérimenter cette décentralisation, pendant deux ans, avec des intercommunalités volontaires.
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter