Ouverture des marchés de l'électricité à la concurrence : à quoi faut-il s'attendre pour nos factures ?

Un nouveau mécanisme va entrer en vigueur dès le 1er janvier 2026 dans le cadre de l'ouverture des marchés de l'électricité à la concurrence. EDF et les fournisseurs vont totalement changer de mode de vente de l'électricité nucléaire. La CRE se veut toutefois rassurante.

Article rédigé par Lauriane Delanoë
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
EDF va modifier son mode de vente de l'électricité nucléaire à compter du 1er janvier 2026. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)
EDF va modifier son mode de vente de l'électricité nucléaire à compter du 1er janvier 2026. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

C'est un changement qui nous concerne tous. Dès le 1er janvier 2026, dans le cadre de l'ouverture des marchés de l'électricité à la concurrence, EDF et les fournisseurs vont modifier le mode de vente de l'électricité nucléaire. Un nouveau dispositif qui faisait craindre, notamment aux associations de consommateurs, une hausse de la facture pour les Français. Les données actuelles tendent plutôt à rassurer.

Des factures qui "devraient rester stables"

A priori, les factures d'électricité resteront stables l'an prochain pour la majorité des foyers. C'est en tout cas ce qu'assure la Commission de régulation de l'énergie (CRE), qui participe à la mise en place du nouveau système. Pour bien comprendre, il faut savoir que dans le dispositif actuel, jusqu'à fin décembre, EDF vend environ 30% de sa production nucléaire à un prix fixe très bas. À partir de 2026, c'en sera terminé de ce matelas à bas prix pour les fournisseurs. EDF va vendre toute cette électricité sur les marchés et c'est à ce titre que certains craignaient une flambée des factures. La présidente de la CRE, Emmanuelle Wargon, se montre pourtant rassurante. "Les prix de marché sont relativement détendus. Les choses pourraient continuer à aller dans la bonne direction puisqu'on a actuellement, en France, les prix de marché quasiment les plus bas d'Europe et on est assez confiants pour 2026", explique-t-elle.

"On considère que, compte tenu des conditions de marché, les factures de tous les clients aux tarifs réglementés devraient être stables. Bien sûr, modulo les éventuels changements de fiscalité qui sont à la main du gouvernement et du Parlement."

Emmanuelle Wargon

à franceinfo

Il peut en effet y avoir des modifications des taxes sur l'électricité, mais nous n'en sommes pas encore-là. En perspective donc, stabilité pour le tarif réglementé, c’est-à-dire celui choisi par près de six foyers sur dix. Pour ceux qui ont une offre de marché, là, il pourrait y avoir pour certains de petites hausses mais cela dépend du type de contrat. La commission ne peut pas les calculer. Le mieux sera de surveiller la facture et changer de contrat si nécessaire.

Un mécanisme de "protection"

Que se passera-t-il toutefois en cas d'envolée des prix, comme ce fut le cas par exemple en 2022 ? Et bien la loi prévoit désormais un mécanisme de protection. Si EDF vendait son électricité à prix fort sur les marchés, l'électricien sera taxé et une partie de la somme rendue aux consommateurs. Le seuil de prix qui déclenchera cette taxe doit encore être fixé par le gouvernement mais ce sera forcément au-dessus du coût de production de l'électricité nucléaire. La Commission de régulation de l'énergie vient de le calculer : cela coûte environ 60 euros à EDF de produire un mégawattheure d'électricité dans ses centrales nucléaires.

La CRE vient aussi de publier une première estimation du prix de vente pratiqué par EDF, puisque l'énergéticien signe déjà des contrats pour vendre son électricité l'an prochain. Ce prix se situe autour de 66 euros par mégawattheure, soit, plutôt proche des 60 euros du coût de production. D'après la Commission de régulation de l'énergie, il est donc "très peu probable" que le mécanisme de réversion soit activé en 2026. Cela laisse le temps au prochain gouvernement de définir comment l'argent serait rendu aux clients car cela n'est toujours pas acté à ce jour.

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