Le coût du projet d'enfouissement de déchets nucléaires Cigéo de Bure revu à la hausse, jusqu'à 37,5 milliards d'euros
L'alourdissement des coûts s'explique par des études de conception plus longues de prévu, des retours d'expériences de projets souterrains de grande ampleur ainsi que les charges de sécurisation du site.
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Une facture de plus en plus salée. Le projet Cigéo d'enfouissement des déchets nucléaires les plus radioactifs à Bure (Meuse) pourrait coûter entre 26,1 et 37,5 milliards d'euros au total, au lieu des 25 milliards jusqu'ici envisagés, selon la nouvelle évaluation de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) qui doit désormais être arbitrée par le gouvernement.
Lancé en 1991, ce projet, vivement contesté par des écologistes et des associations locales, doit accueillir à 500 mètres sous terre des déchets des centrales nucléaires devant rester hautement radioactifs pendant plusieurs centaines de milliers d'années. Au total, 83 000 m3 sont attendus, dont la moitié ont déjà été produits. La mise à jour de cette facture s'explique par de nouveaux coûts du fait d'études de conception plus longues que prévu et de retours d'expérience de grands projets souterrains, tels que le métro du Grand Paris Express. S'ajoutent à cela des coûts de sécurisation du site d'environ 10 millions d'euros par an ou la réalisation de fouilles archéologiques.
Malgré cette hausse, "il s'agit d'un coût globalement maîtrisé, très proche" du précédent chiffrage de l'Andra en 2014, soit 33,8 milliards, a assuré auprès de l'AFP Gaëlle Saquet, directrice générale par intérim de l'établissement public qui pilote le projet.
Un stockage prévu à partir de 2050
La descente progressive des "colis" de matières radioactives, dans près d'un millier d'alvéoles, est annoncée à partir de 2050, au lieu de l'échéance 2035-2040 initialement prévue. Ce nouveau chiffrage couvre l'ensemble des coûts sur "une période de plus de cent cinquante ans", de la construction (7,9 à 9,6 milliards d'euros) à la fermeture du stockage "à l'horizon 2170", en passant par la maintenance, la sécurité, les assurances et les impôts et taxes.
"Inédit et sans comparable", le projet Cigéo prévoit un stockage dans une couche d'argile, contrairement à la Suède et la Finlande qui ont fait le choix d'un terrain granitique. Le coût du projet couvre le stockage des déchets déjà produits ou futurs des installations nucléaires existantes ou déjà autorisées à fin 2016 qui constituent "l'inventaire de référence". Mais pas ceux des six futurs réacteurs EPR2 annoncés en 2022 par Emmanuel Macron, qui ne sont pas encore autorisés, rappelle l'Andra.
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