"Ça marque le début de la fin" : la centrale nucléaire de Fessenheim débranche son premier réacteur, des salariés dénoncent "un gâchis"
Le premier des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim a été débranché du réseau électrique national sans aucun problème samedi à 2 heures, mais pas sans amertume pour les salariés et les habitants de la petite commune haut-rhinoise.
"C'est un symbole qui est lourd", raconte un élu syndical après l'arrêt d'un premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim dans la nuit de vendredi à samedi 22 février. "Le réacteur a été débranché vers 2 heures du matin", précise EDF qui assure que la "procédure s'est déroulée sans aucun problème". La plus vieille centrale de France commence à s'arrêter, sous le regard amer de ses 1 800 salariés et de certains élus locaux.
"Fessenheim est sûre"
Devant l'entrée de la centrale, une énorme banderole affiche "la centrale de Fessenheim est sûre, qu’elle dure". Ce slogan n'est plus d'actualité reconnait Jean-Luc Cardoso. Ce membre de la CGT est un des plus anciens employés, il est arrivé en 1989. "C'est un beau gâchis quand même de se dire qu'on va se passer de quelque chose qui est bon à tout point de vue parce qu'un loustic a décidé que ce serait Fessenheim pour gagner quelques voix pour devenir président".
En 2012, après l'accident de Fukushima au Japon, François Hollande annonce son intention de fermer Fessenheim. L’intersyndicale n’y pourra rien. Les salariés comme Jean-Luc Cardoso en restent amers. "C'est juste incompréhensible d'arrêter la centrale. Il y a toujours des recommandations parce que personne n'est parfait mais toutes les inspections ont conclu à une seule chose : Fessenheim est sûre", conclut-il.
L'avenir des salariés inquiète
Alain Besserer, élu FO à la centrale, a participé à des réunions sur l’avenir des salariés. Pour lui, cet arrêt d'un réacteur "va marquer le début de la fin et le 30 juin prochain, quand on mettra le deuxième réacteur à l'arrêt, ce sera fini. Ça donnera alors la possibilité aux gens de repartir", raconte-t-il à franceinfo. Mais pour certains, ce départ sera difficile car les familles se sont bien intégrées. "On est très positionné par rapport aux grandes villes comme Mulhouse et Colmar. Les conjoints ont réussi à trouver un job intéressant et nos RH nous racontait que pour pour vendre les postes ici à certains cadres, ils leur parlaient de l'attractivité de la région".
Selon Alain Besserer, "des gens qui sont venus ont fini par quitter la région l'âme en peine ou alors ils ont quitté la région en célibat géographique parce que le conjoint ne voulait plus bouger".
Des centaines de prestataires restent en revanche sans solution. Sans compter les emplois induits sur tout le Haut-Rhin : entre 4 000 à 5 000 selon les syndicats. Les projets sur le site de Fessenheim sont incertains comme le futur centre EDF dédié aux techniques de démantèlement des centrales nucléaires. La ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, a fait publiquement part de ses doutes et de l’autre côté du Rhin, les Allemands ont fait savoir qu’ils n’en voulaient pas sous leurs yeux.
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