Bois à moitié prix ? Méfiance, les arnaques se multiplient en ligne

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Faute de stock chez son fournisseur habituel, une habitante de Haute-Savoie a décidé de consulter des annonces sur Facebook pour refaire ses réserves de bois. "Comme vous pouvez le voir, il y en a une, deux, trois, quatre. Il y en a des dizaines et des dizaines et des dizaines. Celle-ci, j'aurais tendance à y croire", explique-t-elle en montrant son téléphone.

Une offre attire particulièrement son attention : des bûches proposées à moitié prix par rapport au marché. Après avoir échangé avec le vendeur, un détail la met en alerte. "J'ai été intéressée juste au moment particulier où il m'a surtout demandé de payer une partie d'avance."

Pour la rassurer, le vendeur lui fournit un devis au nom d'une société bien réelle. Prudente, elle contacte l’entreprise, qui n’a aucune trace de la commande. "Si je n'avais pas eu le réflexe d'appeler directement, j'aurais pu me faire avoir. Et je me serais fait escroquer parce que je voulais acheter une dizaine de stères, donc entre 500 et 1000 euros", raconte-t-elle.

L’usurpation d’identité d’entreprise

Nous avons rencontré Alexandre Jugnet, gérant de la vraie société. Sur les fausses factures figuraient le nom de son entreprise, le logo et l’adresse corrects. La seule incohérence : certaines commandes provenaient de clients bien au-delà de son rayon habituel de livraison. "Nous, on livre dans un rayon de 20 km et là, on voit que l'adresse est à une quarantaine, cinquantaine de kilomètres du lieu de l'entreprise. Donc c'est à partir de là qu'il faut se poser des questions", souligne-t-il.

Le gérant a porté plainte contre les escrocs. "On a usurpé les factures, on a usurpé des photos de l'entreprise, des camions, tout est public, tout le monde peut se servir et c'est ce qui s'est passé", témoigne-t-il.

Des tromperies de plus en plus sophistiquées

Ces fraudes ne se limitent plus aux réseaux sociaux. Elsa Baron, représentante de l’association interprofessionnelle Fibois Auvergne-Rhône-Alpes, précise : "Il y avait déjà beaucoup d'arnaques sur Facebook, sur Le Bon Coin. Ça, c'était des choses qu'on voyait souvent. Mais là, on voit aussi qu'il y a des faux sites qui se montent, qui reprennent toutes les coordonnées de professionnels de la filière bois, qui n'ont pas forcément de site Internet. Et ça fait très réaliste."

En quelques clics, nous avons repéré un site frauduleux : adresse postale et numéro de téléphone correspondaient à une société réelle en Ardèche. Contacté, le gérant a répondu sans ambiguïté : aucun site internet n’existe pour sa société. Le site a été signalé et est depuis en cours de fermeture.

Pour éviter ces fraudes, les autorités multiplient les recommandations. "Ne pas se précipiter sur une offre en ligne qui serait trop basse, prendre le temps de comparer les prix d'un site et, au moment du paiement, vérifier qu'il y ait le petit cadenas pour sécuriser le mode de paiement", indique Marie Suderie, porte-parole de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

En France, 7 millions de foyers se chauffent au bois, un marché devenu particulièrement sensible aux arnaques en ligne.