Éco-score textile : l'objectif est de "garantir une information complète pour le consommateur", défend le collectif En mode climat

Ce nouvel affichage environnemental sur les vêtements émane des propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Il entre en vigueur le 1er octobre mais se fera, "dans un premier temps", sur la base du volontariat des marques, explique le collectif.

Article rédigé par franceinfo
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L'éco-score textile expliqué sur la age Facebook du ministère de l'Écologie et des Territoires. (CAPTURE D'ECRAN)
L'éco-score textile expliqué sur la age Facebook du ministère de l'Écologie et des Territoires. (CAPTURE D'ECRAN)

L'objectif de l'éco-score textile, est de "garantir une information complète pour le consommateur", assure mardi 30 septembre sur France Inter, Flore Berlingen, coordinatrice de plaidoyer du collectif En mode climat, qui rassemble des marques, des usines et des acteurs économiques de la mode. Ce nouvel affichage environnemental sur les vêtements entre en vigueur mercredi 1er octobre, après la publication d'un arrêté et d'un décret datant du 6 septembre.

Cette proposition avait été inscrite dans la loi "Climat et Résilience" de 2021, qui avait traduit une partie des 146 propositions de la Convention citoyenne pour le climat retenues pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici 2030.

Cet écoscore textile "figurera sur l'étiquette des produits ou sur la page internet de chaque produit" sur la base du volontariat des marques, explique Flore Berlingen. Chaque produit se verra attribuer un nombre de points, allant de 0 à plusieurs milliers, et "plus le nombre de points est élevé, plus l'impact environnemental est élevé".

"Pour un t-shirt, le score peut varier de 300 points à 1 000 points."

Flore Berlingen, coordinatrice de plaidoyer du collectif En mode climat

à France Inter

Flore Berlingen détaille : "300 ou 400 points pour un t-shirt en coton bio fabriqué en France par une marque qui ne pousse pas à la surconsommation" et aller jusqu'à "1 000 points pour un t-shirt en polyester fabriqué en Asie, et transporté en avion par une marque d'ultra fast-fashion".

Un affichage qui est donc "volontaire, dans un premier temps, mais qui doit devenir obligatoire à terme". Il permettra de modérer certaines pratiques de greenwashing, qui mettent en avant certaines bonnes pratiques d'une marque, en occultant totalement d'autres pratiques néfastes pour l'environnement. "Dès lors qu'une marque veut communiquer sur un score partiel, par exemple afficher son coût carbone, ce qui est partiel, car il n'intègre pas tous les aspects, elle devra également afficher l'éco-score officiel". "Ça permet de garantir qu'on a une information complète pour le consommateur", se réjouit la coordinatrice du plaidoyer d'En mode climat.

De nombreux impacts environnementaux pris en compte

L'élaboration de ce score intègre de nombreux critères. "Il prend en compte de nombreux impacts environnementaux" tels que la consommation en eau, les émissions de gaz à effet de serre, le transport, la pollution, la présence de microfibres, la possibilité de recyclage, ou encore la longévité. Mais l'avantage de cet indicateur est qu'il tient également compte des "pratiques commerciales" des marques qui les fabriquent. "L'idée n'est pas seulement de concevoir de bons vêtements, c'est aussi d'en consommer beaucoup moins, parce que c'est aussi la quantité de vêtements qui pose un problème, et pas seulement leur qualité", détaille la représentante d'En mode climat. Le score intègre donc des pénalités pour "les marques qui vous poussent à la surconsommation par une offre sans cesse renouvelée, avec des milliers de produits mis en ligne chaque jour, avec des prix ultra-bas qui découragent toute forme de réparation".

"L'essentiel de cet affichage, c'est vraiment la méthodologie, qui a été construite sur plusieurs années, avec tous les acteurs du secteur et qui va pouvoir servir à d'autres réglementations", espère Flore Berlingen, qui aimerait voir cet indicateur aider à la mise en œuvre de la loi "anti fast-fashion", votée à l'Assemblée nationale et au Sénat, mais qui doit encore être adoptée définitivement.

"Tout ne passe pas par le consommateur, parce que le consommateur est aussi soumis à une pression, publicitaire et marketing, très forte."

Flore Berlingen

à France Inter

Avec cet indicateur, il sera possible de l'utiliser "pour imposer des contraintes ou des pénalités aux marques pour que les produits, les pratiques de production et de commercialisation évoluent".

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