Une exposition à Paris pour montrer que "le réchauffement climatique est aujourd'hui un des premiers facteurs de déplacement de population dans le monde"

C'est un sujet devenu central à mesure que le dérèglement climatique se renforce : comment vivre dans un monde bouleversé par la perturbation des habitats, par la modification des environnements jusqu'à parfois obliger au départ les populations concernées ? Le Musée National de l'histoire de l'immigration à Paris propose une nouvelle grande exposition intitulée "Migrations et climat", consacrée à ces questions.

Des œuvres d'art pour "comprendre"

Migrer a toujours été une option pour s'adapter aux changements environnementaux. Ce rappel historique ouvre cette exposition qui nous ramène par exemple dans les années 1930, aux Etats Unis, quand d'impressionnantes tempêtes de sable attisées par plusieurs années de sécheresse entraînèrent un vaste exode rural. Cet événement est resté dans les mémoires à travers notamment le cinéma et ce classique que constitue le film Les Raisins de la colère, de John Ford, une des nombreuses œuvres visibles tout au long du parcours.

"L'idée de toutes nos expositions est de parler de sujets difficiles en prenant des biais qui vont accrocher les visiteurs que ce soit par la connaissance, par le sensible ou par des œuvres d'art qui interrogent comme cette œuvre sur les coraux qui occupent une part importante du début de l'exposition. Voir tous ces coraux créés par 20 000 personnes, de toutes les couleurs, ça permet de comprendre pourquoi leur disparition est si dangereuse", explique Constance Rivière, la directrice du musée.

Espèces qui disparaissent, montée progressive des eaux ou phénomènes plus brutaux comme les tempêtes, l'actuel dérèglement climatique est évidemment au cœur de l'exposition qui alterne entre explications scientifiques, œuvres d’art ou témoignages.

Le changement climatique, "premier facteur de migration"

Du Sénégal à la France, en passant par la Louisiane ou le Groenland, une dizaine d'exemples jalonnent ainsi le parcours, comme autant de rappels des conséquences déjà très visibles de ce bouleversement planétaire. "Ça montre donc que le changement climatique est un des premiers facteurs de migration et de déplacement de populations dans le monde aujourd'hui et que ces impacts vont se mêler et influencer aussi les facteurs politiques, économiques ou culturels de migration", analyse François Gemenne, conseiller scientifique de l'exposition. 

"Ce sont 25 millions de personnes qui sont déplacées chaque année par des catastrophes climatiques. C'est davantage que les personnes déplacées par les guerres ou les violences."

François Gemenne

à franceinfo

"Migrations et climats" est à découvrir jusqu'en avril prochain avec de nombreuses animations, conférences et ateliers proposés les 18 et 19 octobre à l'occasion de l'ouverture de l'exposition.