"On va crever si on continue comme ça" : les militants écologistes d'Extinction Rebellion mobilisés à Paris en marge de l'assemblée générale de TotalEnergies

Quelques militants sont entrés brièvement dans le siège de la BNP Paribas à Paris, vendredi matin, pour protester contre les liens financiers de la banque avec le pétrolier TotalEnergies. Ils ont ensuite tenté d'organiser une réunion à Montmartre.

Article rédigé par franceinfo
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Des militants d'Extinction rebellion escortés hors du siège de BNB Paribas, à Paris, le 23 mai 2025. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Des militants d'Extinction rebellion escortés hors du siège de BNB Paribas, à Paris, le 23 mai 2025. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

C'est incontournable à chaque assemblée générale de TotalEnergies : des militants écologistes manifestent contre le géant du pétrole. A tel point que, depuis l'an dernier, TotalEnergies ne tient plus son assemblée générale dans Paris, mais dans sa tour de la Défense, sous très haute protection policière. Première action, vers 9h, vendredi 23 mai, à l'initiative d'Exctinction Rebellion une poignée de militants du mouvement se sont introduits à l'entrée du siège de la BNP Paribas, quartier de l'Opéra à Paris. Une action éclair pour dénoncer les investissements de la banque dans les énergies fossiles et ses liens financiers avec TotalEnergies.

"BNP Paribas continue à financer les énergies fossiles avec sa petite camarade Société générale, les fonds d'investissement du Crédit agricole..." énumère Fred, une militante présente devant le siège de la banque. "Aucune banque n'est vraiment vertueuse, mais certaines sont vraiment pires que les autres", souligne-t-elle. Pour l'écologiste, "Total, c'est l'emblème des sociétés délétaires d'un point de vue climat avec un cinisme absolu".

"On a tendance à oublier que la planète est en train de crever, qu'on va crever si on continue comme ça."

Fred, militante écologiste

à franceinfo

Une dizaine d’activistes du mouvement Extinction Rebellion, dont certains masqués, sont entrés brièvement dans le siège social de la banque BNP Paribas, vers 9h15, rapporte un journaliste de franceinfo sur place. Après quelques tensions avec la sécurité, le petit groupe de militants a été expulsé par la police. Plusieurs activistes ont été interpellés.

Dans un communiqué, la direction de BNP Paribas condamne "fermement les actes agressifs d’Extinction Rebellion et toutes formes de violences physiques subis en premier lieu par [ses] collaborateurs", et affirme être "parfaitement reconnue comme l’une des banques les plus engagées dans la transition énergétique. En particulier, les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone." 

Moins d'investissements dans les énergies bas-carbone

Une action de plus grande ampleur était prévue vendredi après-midi dans un "lieu symbolique" de Paris, annonçait le mouvement dans un communiqué sans plus de précision. Une quarantaine de militants ont tenté d’investir l’esplanade de Montmartre, au pied du Sacré-Cœur, rapporte un reporter de franceinfo. Les activistes ont brièvement déployé une banderole avant l’intervention très rapide des forces de la Brav-M (Brigade de répression de l’action violente motorisée). Cette mobilisation visait à organiser une "contre-assemblée générale" en réaction à l'assemblée générale de TotalEnergies.  

Pour Extinction Rebellion, TotalEnergies doit stopper tout investissement dans les énergies fossiles, comme le demandent le Giec et l'Agence internationale de l'énergie. Selon ces deux organisations, c'est le seul moyen pour espérer limiter sous les deux degrés le réchauffement de la planète.

Les défenseurs de l'environnement reprochent aussi à TotalEnergies de ne pas soumettre au vote de ses actionnaires cette année les questions sur sa stratégie climatique. L'entreprise prévoit aussi d'ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone. Elles représenteront un quart des dépenses totales d'ici 2030, contre un tiers auparavant. Le géant français de son côté affirme qu'il compte toujours accélérer vers des énergies plus propres. Objectif : 75% d'énergies bas carbone à l'horizon 2050.

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