"On se croirait en automne" : la chute précoce des feuilles mortes inquiète les riverains comme les spécialistes

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - J. Wild, B. Six, M.-P. Cassignard, S. Kretzscham - Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Des paysages d'automne en plein mois d'août. De nombreuses feuilles mortes jalonnent déjà nos jardins et nos trottoirs. En cause, la chaleur et la sécheresse qui mettent les arbres en situation de stress hydrique. Reportage à Bordeaux, en Gironde.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Des arbres déplumés et des feuilles mortes tapissent les allées d'un parc bordelais. En plein été, le décalage laisse perplexes les promeneurs. "Les feuilles, c'est impressionnant à l'entrée du parc. Je n'ai jamais vu ça. Jamais, jamais à cette période, on se croirait en automne", commente une riveraine, très étonnée.

Un petit groupe de sportifs est habitué du lieu. Il voit le feuillage brunir depuis plusieurs jours. "On est là une fois par semaine depuis le début juillet et on a vraiment vu la différence", constate l'un d'eux. Alors, les jardiniers ont remis en marche leurs appareils plus tôt cette année. Une habitante confie son jardin pour la matinée à Adrian Sayard, chef de l'entreprise The English Garden. Chez tous ses clients, le même constat. Les arbres ont durablement manqué d'eau. Pour survivre, ils ont préféré se débarrasser de leur feuillage.

"Cette année, c'est juste pour se défendre contre la sécheresse et la chaleur. Et vu qu'il n'y a pas de pluie, il n'y a pas de feuilles non plus, donc c'est carrément exceptionnel", explique le professionnel.

Vers une "migration assistée" de végétaux ?

Les spécialistes parlent de "faux automne". Sur le long terme, si les vagues de chaleur se répètent, notre massif forestier ne survivra pas. Il faudra trouver des variétés plus résistantes, selon Marc-André Sélosse, biologiste et professeur au Muséum national d'Histoire naturelle (Paris). "La solution qu'on peut envisager, c'est ce qu'on appelle la 'migration assistée'. Qu'on aide à faire venir chez nous, dans nos jardins mais aussi dans nos forêts, les espèces qui vivent aujourd'hui dans des conditions climatiques qui ressemblent à celles qu'on attend demain chez nous", indique-t-il.

C'est au printemps prochain qu'il sera possible de mesurer si les arbres les plus touchés par cet automne précoce parviennent à se régénérer.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.