Le maire de Fourneaux, en Savoie, décrit "une lave torrentielle" qui a balayé la commune lundi soir

"L'eau est redescendue vers 3h du matin", annonce le maire de Fourneaux (Savoie), commune de 700 habitants dans la vallée de la Maurienne, après une crue inédite en 70 ans liée au violent orage qui a éclaté lundi 30 juin, en fin d'après-midi. "On voit le bout du tunnel", assure François Chemin sur franceinfo, mardi 1er juillet, après un phénomène particulièrement intense, "qu'on appelle une lave torrentielle".

"Sur les cimes entre la France et l'Italie, les nuages restent bloqués, un orage pète et d'un seul coup tout ce qui arrive de l'orage redescend de la montagne sous la forme d'une lave, comme une chasse d'eau, et emporte tout sur son passage, les arbres, les cailloux qui font la taille d'une voiture", décrit le maire de Fourneaux, "cette matière a une densité extrêmement forte et c'est extrêmement dangereux pour tout ce qui se retrouve sur le chemin".

"Les pompiers sont à pied d'œuvre"

L'édile confirme qu'il n'y a pas eu de blessés. En revanche, les dégâts restent à évaluer. Il y a "150 caves à vider", inondées par cette eau boueuse, "une trentaine" de commerces est aussi en train de constater les dégâts et évaluer les pertes. Mais le soleil est revenu, mardi, et "les pompiers sont à pied d'œuvre".

François Chemin s'inquiète aussi de l'interruption du trafic ferroviaire entre Paris et Milan pour "au moins plusieurs jours" annoncé par la SNCF. "Nous sommes une ville de passage, et quand les gens ne peuvent pas passer, le commerce ramasse", explique-t-il. Les deux départementales qui traversent la commune sont toujours fermées, avec encore "30 centimètres de boue" sur l'une d'elles (la RD 1006). La seconde voie d'accès (la RD 215) doit rouvrir "dans la journée".

L'école de Fourneaux qui a été en partie inondée est fermée pour la journée, car il est "inenvisageable de faire rouler les bus, de faire venir les enfants", mais "demain [mercredi] ce sera réglé", assure le maire.

Cette crue du torrent du Charmaix a touché Fourneaux mais aussi Modane. "Les deux communes ont toujours connu des crues catastrophiques", rappelle le maire de Fourneaux, "on a toujours été ravagés, inondés, on en a eu en 1906, 1914, 1920, 1955 et 1957". Depuis le dernier gros épisode en 1957, la ville a hérité de digues qui ont sauté, lundi, face à l'intensité du phénomène. Le maire constate que ces crues deviennent plus récurrentes, depuis trois ans, à cause du réchauffement climatique. Mais "on va continuer à vivre à Fourneaux, on va s'adapter aux crues", assure-t-il.