La dengue et le chikungunya seront bientôt endémiques en Europe à cause du réchauffement climatique, affirme une étude

La montée des températures favorise la propagation du moustique tigre, vecteur de ces maladies.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un moustique tigre, vecteur de la dengue et du chikungunya, est de plus en plus répandu en Europe. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)
Un moustique tigre, vecteur de la dengue et du chikungunya, est de plus en plus répandu en Europe. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

La dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe en raison du réchauffement climatique, alerte une étude publiée dans la revue Lancet Planetary Health, jeudi 15 mai. La montée des températures favorise la propagation du moustique tigre, vecteur de ces maladies, tout comme l'urbanisation et les déplacements.

L'étude analyse, pour la première fois, les liens entre le risque d'épidémies de dengue et de chikungunya en Europe et de nombreux facteurs, tels que le climat, l'environnement, les conditions de vie socio-économiques, la démographie, ainsi que les données entomologiques, sur trente-cinq ans. Financé par le programme européen Horizon pour la recherche et l'innovation, ce travail exploite des données du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et de l'OMS et les publications sur la présence du moustique tigre en Europe, de son arrivée en 1990 jusqu'en 2024.

Actuellement, quatre milliards de personnes dans 129 pays sont exposées au risque potentiel de contracter la dengue ou le chikungunya. L'extension vers le nord de la zone de présence du moustique tigre est favorisée par le réchauffement climatique. Plus il fait chaud, plus son cycle de développement se raccourcit, tandis que la vitesse de multiplication du virus dans l'insecte augmente sous l'effet de la température.

Le risque d'épidémie pourrait être cinq fois plus élevé en 2060

Si le premier foyer de maladie a mis plus de vingt-cinq ans à apparaître en Europe, la fréquence et l'ampleur des épidémies de dengue et de chikungunya n'ont fait qu'augmenter depuis 2010. Ainsi, sur la seule année 2024, 304 cas de dengue ont été répertoriés, soit davantage que les 275 cas recensés sur l'ensemble des quinze années précédentes. Et des foyers autochtones ont été identifiés dans quatre pays : l'Italie, la Croatie, la France et l'Espagne.

Désormais, dans les zones dans lesquelles le moustique tigre s'est établi, il peut ne s'écouler qu'une année entre deux flambées de dengue ou de chikungunya, "probablement en raison de l'évolution des conditions climatiques", et cette récurrence est "renforcée par la fréquence des déplacements humains", montrent ces travaux. Selon les projections de l'étude, dans les années 2060, le risque d'épidémie pourrait être cinq fois plus élevé que sur la période 1990-2024.

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