Interdiction de la clim portes ouvertes et réduction de la publicité lumineuse : "Pas de mesures miracles", mais "c'est important", réagit négaWatt
Ces mesures ne vont réduire que très peu la consommation d'énergie française, mais il s'agit malgré tout d'un pas intéressant dans la bonne direction, selon Yves Marignac. Il souhaite maintenant que le gouvernement aille plus loin.
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Il ne s'agit "pas de mesures miracles", mais "c'est important". Le chef du pôle énergies nucléaire et fossiles de l’Institut négaWatt, Yves Marignac, a réagi dimanche aux annonces de la ministre de la Transition énergétique dans le Journal du dimanche. "Dans les prochains jours, je vais prendre deux décrets : le premier généralise l'interdiction des publicités lumineuses quelle que soit la taille de la ville entre 1h et 6h du matin", à l'exception des aéroports et des gares, et "le second interdit aux magasins d'avoir leurs portes ouvertes alors que la climatisation et le chauffage fonctionne", a déclaré Agnès Pannier-Runacher.
franceinfo : Est-on dans le symbole, avec ces deux mesures annoncées par la ministre de la Transition énergétique ? Ou bien peuvent-elles permettre de faire de vraies économies d'énergie à l'échelle du pays ?
Yves Marignac : On est entre les deux. Il n'y a de toute façon pas de mesures miracles qui permettent d'atteindre les 10% de baisse de la consommation totale d'énergie en deux ans, qui est l'objectif fixé par le gouvernement et qui est un bon objectif. Là, on parle de mesures qui sont susceptibles de réduire de quelques pourcents les consommations d'un secteur qui lui-même représente quelque pourcents de la consommation française. Mais c'est important parce que justement, c'est en travaillant sur tous les leviers, en allant chercher toutes les consommations d'énergie inutiles que l'on atteindra collectivement cet objectif. Après, ces mesures ne seront efficaces que si tout le monde s'en convainc. Si des sanctions sont envisagées, des amendes, etc., il est évidemment impossible d'aller vérifier autrement que ponctuellement l'application de ce type de mesures.
Laisser les portes ouvertes, "c'est 20% de consommation en plus et (...) c'est absurde", a justifié Agnès Pannier-Runacher sur RMC. C'est un discours qui va dans le bon sens ?
Ce qui est frappant dans le discours de la ministre aujourd'hui, et dans ces mesures, c'est qu'elle nous rappelle, en creux, à quel point, depuis plusieurs décennies, on a vécu dans cette promesse d'une énergie abondante, pas chère, fournie par l'État à tous, et qu'on a complètement perdu de vue la réalité de nos consommations d'énergie. Qu'on en soit à un point où le gouvernement a besoin de rappeler que fermer les portes dans un local commercial climatisé est important, alors que c'est évidemment une mesure de bon sens, illustre ça.
La Convention citoyenne pour le climat, voulue par Emmanuel Macron, avait proposé l'interdiction de tous les écrans publicitaires dans l'espace public. Cette proposition a été écartée. Faut-il la remettre sur table ?
C'est typiquement une mesure qui, symboliquement, aurait aujourd'hui beaucoup de sens. D'autant plus que ces panneaux télévisés publicitaires véhiculent eux-mêmes des messages qui nous incitent pour l'essentiel à cette frénésie de surconsommation. La Convention citoyenne pour le climat avait montré comment les citoyens placés dans cette situation de délibération sur les enjeux de la transition énergétique et les leviers d'action avaient parfaitement compris toute la dimension de la sobriété. Comment ils avaient parfaitement renvoyé aux politiques un message disant "nous, on est d'accord, on est prêts à le faire, on a envie d'une certaine manière de sortir de cette surconsommation, mais on ne peut pas et on ne veut pas le faire tout seul". De ce fait, il faut que le gouvernement mette en place des choses. Quand la ministre parle de la vitesse de circulation sur les autoroutes ou du recours au télétravail, elle renvoie au dialogue social. Elle refuse d'engager l'État dans une forme de régulation de ces activités. C'est de ça dont je parle, quand je dis qu'il faudra dans la durée, mettre en place des actions plus structurantes si on veut transformer, rendre notre mobilité plus durable. Si on veut rendre nos modes de consommation et donc les pratiques des entreprises industrielles plus soutenables, il faudra que l'Etat se décide à réglementer et à dire où sont les limites de consommation soutenables.
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