"Un jour, peut-être qu'il n'y en aura plus" : la température grimpe en montagne et les glaciers fondent.
Incendies, canicules, sécheresse... Cet été, le réchauffement climatique est partout. Impossible de détourner le regard, y compris lorsque l'on lève les yeux vers les sommets. Dans les Alpes, le réchauffement donne le vertige. La montagne change définitivement de visage.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.
À 3400 mètres d'altitude, le Glacier de la Grande Motte est un haut lieu de l'alpinisme, mais aussi une sentinelle du climat. Yann Grava est guide de haute montagne et chaque été, avec les fortes chaleurs, il observe un peu plus le recul du glacier. "Il y a 4-5 ans, toute la zone rocheuse qui était ici était encore couverte par la glace, et tous les ans, on voit sortir les mêmes rocheuses. De plus en plus, quoi. Tout a fondu", déplore le guide.
20 degrés à 3 400 mètres d'altitude
Ce matin-là, il accompagne un groupe de vacanciers venus s'initier à la randonnée glaciaire, en cordée. Les participants s'attendaient à beaucoup plus de fraîcheur. Mais à 10 heures du matin, même en haute montagne, les températures restent élevées. "Il fait plus chaud que ce que je pensais, parce qu'il fait quand même déjà 20 degrés alors qu'on est à 3400 mètres", relève une randonneuse. "Je savais qu'il faisait chaud, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse aussi chaud. D'ailleurs, j'ai rangé le blouson dans le sac", complète une seconde.
La neige se fait rare. Il y a 3 à 5 mètres d'épaisseur en moins par rapport à l'été dernier. Avec la fonte du glacier, des lacs apparaissent désormais dans un paysage de plus en plus minéral. "J'aime bien monter sur les glaciers. Un jour, peut-être qu'il n'y en aura plus, donc ce serait triste de dire que ce ne sera que de la roche", craint un autre alpiniste .
Avec ces étés de plus en plus chauds et par mesure de sécurité, le guide a dû adapter ses itinéraires en conséquence. "Il y a des voies où on ne va plus. Elles ne sont plus praticables, car il y a des pentes entières de montagnes qui sont en train de s'effondrer", explique le guide.
Des touristes recherchent la fraîcheur des stations
En contrebas, la station de Tignes, à 2000 mètres d'altitude, enregistre une hausse de fréquentation. 80 % d'occupation en ce mois d'août, et la météo n'y est pas pour rien. "On a passé une semaine dans un dôme dans le sud, où il faisait 36. Autour de 22 ici c'est parfaitement soutenable.
Des températures moins étouffantes, mais tout de même préoccupantes à cette altitude. C'est 5 degrés au-dessus de la normale. Frédéric Porte, directeur général de Tignes Développement s'en inquiète : "24, 25 degrés, ce sont des températures qui sont élevées. On est contents quand on a le vent frais qui vient, ce n'est pas nouveau. Mais on est forcément aussi préoccupés par le phénomène météo". Il faut désormais monter toujours plus haut pour fuir les épisodes de canicule. La montagne reste fragilisée par ces vagues de chaleur de plus en plus longues en été.
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