"Je pense que ça va bouger grave" : après le revers judiciaire, les opposants à l'autoroute A69 préparent de nouvelles mobilisations

Environ 200 opposants se sont rassemblés mercredi devant la gare toulousaine de Matabiau pour protester contre la décision de la cour administrative d'appel de Toulouse, qui a autorisé la reprise des travaux de l'A69.

Article rédigé par franceinfo
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Un rassemblement sur le parvis de la gare Matabiau a eu lieu mercredi 29 mai, alors que la cour administrative d'appel de Toulouse s'est prononcée en faveur une reprise des travaux de l'autoroute entre Castres et Toulouse. (FREDERIC SCHEIBER / HANS LUCAS via AFP)
Un rassemblement sur le parvis de la gare Matabiau a eu lieu mercredi 29 mai, alors que la cour administrative d'appel de Toulouse s'est prononcée en faveur une reprise des travaux de l'autoroute entre Castres et Toulouse. (FREDERIC SCHEIBER / HANS LUCAS via AFP)

Les opposants à l'A69 pensaient avoir gagné la bataille, mais le combat est loin d'être terminé. Après avoir obtenu gain de cause auprès du tribunal administratif de Toulouse en février dernier, ils ont vu mercredi 28 mai la Cour administrative d'appel autoriser la reprise du chantier de l'autoroute A69, en construction entre Toulouse et Castres. Au total, ce sont 53 kilomètres de route, dont les deux tiers sont déjà réalisés.

En attendant le jugement sur le fond, qui n'interviendra pas avant la fin de l'année, les travaux vont donc reprendre. À Toulouse, environ 200 opposants se sont rassemblés devant la gare Matabiau mercredi soir et certains accusent le coup de ce revers en justice.

Manifestation et actions coups de poing

C'est le cas d'Olivier, membre du collectif Les Amis de la Terre. Il était présent lorsque anti et pro-A69 ont défendu leurs arguments devant la cour administrative d'appel de Toulouse, et pour lui "c'est la grosse déception, confesse-t-il, surtout quand on a assisté à 4h30 d'audience le 21 mai et que finalement rien du côté de la partie adverse n'a été démontré. On s'est dit bon, c'est bon. Mais non, c'est pas bon. Une grosse mauvaise surprise. Je pense que ça va bouger, grave".

Le militant, pancarte "STOP A69" dans les mains, espère une forte mobilisation les 4, 5 et 6 juillet prochain dans le Tarn, près du tracé de l'autoroute. La manifestation est à l'appel notamment des Soulèvements de la Terre. Sur un tract distribué mercredi soir, ils vantent un rassemblement festif avec des animations et des concerts, mais en marge, avant et après ce week-end début juillet, il faut s'attendre à des actions musclées, prévient un membre des Soulèvements de la Terre. Il envisage de bloquer les engins de chantier et de les empêcher de poursuivre les travaux.

Des riverains divisés

Du côté des riverains, ceux rencontrés par ICI Occitanie (ex France Bleu) sur le tracé de l'autoroute sont partagés. Il y a des voisins directs qui appréhendent le retour des bruits des engins de chantier et d'autres qui s'y sont accoutumés et préfèrent qu'ils aillent jusqu'au bout et que cette autoroute ouvre. Les deux tiers des travaux ont déjà été réalisés, tous les arbres situés sur le tracé arrachés, avant la mise à l'arrêt par la justice, en février dernier. "Moi, je suis pour la reprise, c'est beaucoup d'argent mis pour rien, confie Gisèle qui habite Soual, près de Castres. Des ouvriers qui se sont retrouvés sans boulot. Des gens expropriés pour rien. Il faut penser à tous ceux qui ont perdu leur maison. Au moins que ça serve à quelque chose, sinon ce n'était pas la peine. Moi j'attendais la reprise", lâche cette voisine de l'autoroute au micro d'ICI Occitanie. 

La reprise sera très progressive, prévient le concessionnaire de l'autoroute. Si le ministre des Transports prévoit un retour des engins dès la mi-juin, les travaux ne reviendront pas en vitesse de croisière avant cet automne. Le concessionnaire, en charge du chantier, doit notamment faire revenir environ 1 000 personnes, envoyées depuis sur d'autres chantiers en France. 

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