Canicule : la mer de Glace, dans les Alpes, perd "plus de dix centimètres par jour", alerte un spécialiste du Mont-Blanc
Ce phénomène s'explique par la vague de chaleur qui sévit début août sur la France et notamment sur le massif alpin.
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"Au niveau de la Mer de Glace, on peut avoir, sur des journées comme [mardi 12 août] ou [mercredi], plus de dix centimètres de pertes" liées à la fonte des glaces, explique Ludovic Ravanel, géomorphologue, directeur de recherche au CNRS et guide de haute montagne à Chamonix, invité mercredi sur franceinfo. Ce phénomène s'explique par la vague de chaleur qui sévit en ce début août sur la France et notamment sur le massif alpin. La Mer de Glace est un glacier de la vallée des Alpes, en Haute-Savoie.
"En 30 ans, on a vu, effectivement, la haute montagne changer drastiquement", témoigne le géomorphologue, qui se souvient d'avoir vu, pendant son enfance, certains glaciers gagner en taille dans les années 1980, en raison "d'hivers très enneigés et d'été relativement frais". Mais aujourd'hui, ce n'est plus le cas. "On a des températures qui, la journée, passent positives au sommet du Mont-Blanc et ça, évidemment, il n'y a rien de normal", alerte le spécialiste.
"Vraisemblable qu'il reste très peu de glaciers dans les Alpes"
"Ça a des effets globalement sur la haute montagne, que ce soit sur les glaciers comme sur le permafrost", poursuit-il. "Déjà, d'ici à 2050, on aura des glaciers qui, malheureusement, seront déjà bien retirés par rapport à la situation actuelle. Et, par rapport aux modélisations dont on dispose pour la fin du siècle, il est vraisemblable qu'il reste très peu de glaciers dans les Alpes", regrette Ludovic Ravanel.
Cet été 2025 a "très mal démarré" avec une première canicule fin juin/début juillet. "C'est quelque chose qui est très dommageable pour la haute montagne. C'est-à-dire que quand on commence par une période très, très chaude, la couverture neigeuse fond et la période de fonte des glaciers démarre très tôt", analyse le spécialiste. Il rappelle que c'est d'ailleurs "un des symptômes de la crise climatique, puisque non seulement on a des étés de plus en plus chauds, mais on a également des étés de plus en plus longs", avec malheureusement un fort impact sur la période de fonte des glaciers, qui s'allonge et impacte fortement les zones de haute montagne.
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