"On se sent vraiment impuissants" : après le séisme en Asie du Sud-Est, l'inquiétude de la communauté birmane en France pour leurs familles

Vendredi, un séisme de magnitude 7,7 a touché la Birmanie, faisant au moins 1 700 morts.

Article rédigé par Marion Ferrère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Secours en Birmanie, après le séisme. (SAI AUNG MAIN / AFP)
Secours en Birmanie, après le séisme. (SAI AUNG MAIN / AFP)

Au moins 1 700 personnes sont mortes, en Birmanie après le violent tremblement de terre qui a secoué le pays vendredi 28 mars : un séisme d'une magnitude 7,7. Depuis, de nombreuses répliques compliquent la tâche des secours. Les secouristes birmans sont appuyés par l'aide internationale qui arrive au compte-goutte, chose rare dans ce pays sous contrôle de la junte militaire depuis 2021 et marqué par la guerre civile. Une situation qui inquiète la communauté birmane en France qui peine à obtenir des nouvelles de ses proches.

Depuis le séisme, Saw Thuzan n'arrive plus à dormir : "Très, très inquiète. On passe du temps devant la télé. Ça nous brise le cœur. On se sent vraiment impuissants." Elle est installée en France depuis 25 ans. Sa famille en revanche est toujours en Birmanie et vit à Mandalay, non loin de l'épicentre.

Si elle a pu obtenir des nouvelles de ses proches, certains amis manquent toujours à l'appel : "C'est très difficile parce qu'avec le tremblement de terre, les connexions internet ont été coupées."

"Les gens dorment dans la rue"

Elle s'inquiète aussi des conditions de vie des survivants, du manque d'eau, de nourriture : "Les gens dorment dans les rues." Et de l'absence des secours : "Il y a plein de survivants qui ont besoin d'aide. Les hôpitaux n'ont plus de place et il y a encore beaucoup de victimes qui sont encore coincées vivantes dans les décombres."

Une angoisse que l'on ressent également chez Nicolas. Ce Français a travaillé plusieurs années à Rangoon avant le coup d'État : "Malheureusement, on va probablement aussi devoir déplorer des victimes parmi tous ceux qu'on connaissait et ça, c'est très difficile pour nous." Le pouvoir militaire, souligne-t-il, complique les opérations de secours.

"Un manque d'organisation, les actions ne sont pas forcément bien structurées, bien coordonnées."

Nicolas

à franceinfo

De l'autre côté de la frontière, en Thaïlande, la population, moins touchée, tente aussi de se remettre. Les autorités sécurisent surtout les gratte-ciel. Jean Romain, Français expatrié depuis quelques mois à Bangkok, vivait dans l'une de ces tours jusqu'à vendredi, au 39e étage : "Je vais prendre pour exemple mon building. Il y a encore deux étages où il y avait les piscines qui sont interdites d'accès et les ascenseurs qui sont fermés..."

Depuis qu'il a quitté son appartement vendredi après le séisme, plus question pour lui d'y revenir : "Là, je suis dans un hôtel qui est loin des grands immeubles, c'est plus rassurant parce qu'avec mon colocataire, on a tous les deux vécu la chose dans l'immeuble. Donc je ne pense plus reprendre un appartement au 39e." Les opérations de sécurisation risquent de durer encore plusieurs jours.

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