Vidéo Alerte aux scarabées japonais dans l'est de la France

Depuis la découverte début juillet, pour la première fois en France, de deux scarabées japonais, un insecte ravageur s’attaquant à plus 300 végétaux, la surveillance est renforcée dans les régions de l'Est. Le nombre de pièges a été augmenté afin de tenter d'éviter l'installation de foyers comme en Suisse ou en Allemagne. Exemple en Bourgogne-Franche-Comté.

Article rédigé par Joachim Dauphin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un scarabée japonais photographié au Canada en août 2023 (CREATIVE TOUCH IMAGING LTD / NURPHOTO / AFP)
Un scarabée japonais photographié au Canada en août 2023 (CREATIVE TOUCH IMAGING LTD / NURPHOTO / AFP)

Le piège, une petite boîte en plastique jaune et verte suspendue à un piquet planté dans la terre, est situé à une cinquantaine de mètres de la gare de Besançon. Car le scarabée japonais, ou Popillia japonica, insecte ravageur pas plus grand qu'une pièce d’un centime d’euro, est dit "auto-stoppeur". Cela signifie qu'il utilise les transports, comme le train, pour se déplacer sur de longues distances et conquérir de nouveaux territoires. 

Le coléoptère est reconnaissable à sa tête vert-bronze et ses soies blanches sur le dos et le côté du corps. "Il consomme toujours les végétaux en commençant par le haut, donc l'attractif est positionné en haut du piège", explique Isabelle Cantarutti, inspectrice sanitaire au pôle santé végétale de la Direction générale de l'alimentation, de l'agriculture et des forêts (Draaf) de Bourgogne-Franche-Comté. "Si l'insecte arrive, normalement il se cogne dans les ailettes, ce qui le fait tomber dans l'entonnoir et on doit le récupérer dans le bol récupérateur qui est en dessous." 

Pas de surprise, le piège est vide. Le nombre de pièges disséminés en région Bourgogne-Franche-Comté est passé de 40 à 60 depuis la découverte d'un foyer en Suisse, à Bâle, en 2024. Dernier épisode, en juin dernier : trois individus ont été capturés dans un piège près d'un terrain de foot de Bâle. Pour tenter d'éviter l’invasion, les autorités ont pris la décision radicale de retourner et broyer la terre.

À Besançon, un piège est donc installé au stade Léo-Lagrange de Besançon, où le terrain de foot en gazon naturel jouxte aussi une entreprise de transport routier. "Ils pondent leurs œufs dans des gazons en cours, si possible arrosés, ce qui permet l'envol des adultes au printemps. Donc, s'il y avait eu des adultes ici pondus l'an dernier, on les aurait automatiquement trouvés dans le piège au printemps", explique Isabelle Cantarutti.

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Les régions frontalières particulièrement surveillées

En plus du piégeage, les habitants vivant près des frontières suisses, allemandes et italiennes, des pays où il existe des foyers, sont appelés à surveiller leurs jardins. Il faut juste faire attention à ne pas le "confondre avec le hanneton des jardins, qui fait à peu près la même taille mais qui n’a pas les soies blanches", explique Olivier Tournay, chef de pôle adjoint en santé végétale à la Draaf Bourgogne-Franche-Comté. Au moindre doute, il faut envoyer des photos à la Draaf de sa région. Olivier Tournay et ses collègues répondent à chaque message envoyé. 

Au niveau national, pour la troisième année consécutive, la France participe à la campagne européenne PlantHealth4Life. Une initiative transfrontalière "qui vise à préserver la santé des végétaux et à sensibiliser le public à son importance pour notre environnement". Elle rappelle notamment qu’il ne faut pas prélever de plantes dans la nature, surtout à l'étranger. Car des larves de scarabées japonais ou d'autres nuisibles pourraient s'y cacher dans la terre.

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