Sommet sur l'océan à Nice : "Une immense opération de communication d'un président qui s'affirme encore anti-écologique", déplore l’ONG Bloom
"C'est vraiment un immense gâchis d'argent public", tacle Claire Nouvian, fondatrice-directrice générale de l'ONG de protection des océans, lundi dans franceinfo soir.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2025/06/09/000-49pn69c-68472a12e2c09027053585.jpg)
Le Sommet sur l'océan à Nice (Alpes-Maritimes) est "une immense opération de communication d'un président qui s'affirme encore anti-écologique", a critiqué Claire Nouvian, fondatrice-directrice générale de l’ONG Bloom, lundi 9 juin dans franceinfo soir, après la prise de parole d'Emmanuel Macron lors de cette conférence.
Claire Nouvian dit en avoir marre "des postures" de ces chefs d'État "qui utilisent des grandes plateformes internationales pour faire des déclarations qui sont jolies à entendre". Des discours écologistes qui ne sont pas suivis d'actes, observe la fondatrice de Bloom, qui permettraient "de faire joindre justement la prise de conscience et ces belles déclarations".
Pire, selon la militante écologiste, la France n'a rien fait en amont pour véritablement préparer cette conférence de l'ONU, alors qu'elle en est la coorganisatrice.
"Il n'y a eu aucune volonté de la part de la France de mettre à l'agenda de cette conférence sur l'océan les vrais sujets qui fâchent et dont Macron a parfaitement conscience."
Claire Nouvian, fondatrice-directrice de l'ONG Bloomdans franceinfo soir
"Malheureusement, rien n'a été prévu par notre gouvernement en préparation de cette conférence", déplore Claire Nouvian. "C'est vraiment un immense gâchis d'argent public", rappelant au passage que l'événement organisé cette année à Nice "coûte plus de 60 millions d'euros alors que l'ancienne conférence des Nations unies à Lisbonne a coûté 11 millions d'euros".
Plus de 60 dirigeants mondiaux sont venus sur la Côte d'Azur, dont beaucoup du Pacifique et d'Amérique latine. Chef de l'État coorganisateur de cette conférence de l'ONU, Emmanuel Macron a été le premier à prendre la parole. Il a appelé à la "mobilisation" pour des "océans" en "ébullition".
L'ONG dénonce une "protection des lobbies de la pêche industrielle"
Pour Claire Nouvian, le chef de l'État pratique "l'escroquerie environnementale depuis les sept ans qu'il est président de la France". Elle a pris l'exemple d'une mesure annoncée samedi par la France : la limitation du chalut de fond dans ses aires marines protégées (AMP) pour atteindre 4% des eaux métropolitaines, soit 15 000 km2, en 2026 (contre 0,1% aujourd’hui, selon le gouvernement).
Sauf que, selon l'ONG Bloom, "quasiment 100% de ces 4% de protection sont déjà des zones qui, en vertu de différents règlements, ont déjà interdit le chalutage de fond", affirme Claire Nouvian. "Ça veut dire qu'il y a des gens au gouvernement qui ont vraiment réfléchi à la façon de se faire passer pour des champions de l'environnement sans rien toucher au statu quo. C'est-à-dire que toute la force de frappe de la France a été mise au service de la protection des lobbies de la pêche industrielle", dénonce-t-elle.
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter