Gains, sites, fonctionnement... Tout ce qu'il faut savoir sur la troisième édition du "Loto de la biodiversité" lancée lundi
Placée sous le signe de la protection des littoraux et des océans, cette nouvelle édition va permettre d'apporter des financements à 21 nouveaux projets. Pour chaque ticket vendu 3 euros, 43 centimes seront reversés à l'OFB, mais l'initiative est critiquée par certaines associations écologistes.
Un peu d'oxygène pour la biodiversité. La troisième édition du "Loto de la biodiversité" débute lundi 28 avril. Ce jeu de grattage est destiné à financer des projets de restauration de la nature, avec comme thème cette année la protection des océans et des littoraux dans le cadre de l'année 2025 désignée "Année de la mer". Voici tout ce qu'il faut savoir sur cette opération.
A quoi ça sert ?
Calqué sur le modèle de "Mission Patrimoine" pour la conservation des lieux patrimoniaux français, ce Loto vise à trouver des financements pour préserver la biodiversité. Le principe est simple : sur chaque ticket vendu 3 euros, 43 centimes seront reversés à l'OFB pour le financement des différents projets. La France est le deuxième espace maritime mondial, avec plus de 10 millions de km2. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, s'est félicitée du succès populaire rencontré par ce "Loto de la biodiversité".
"On a fait la preuve que le concept fonctionne."
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique
"Ce jeu grand public est l'occasion de sensibiliser les Français à cet enjeu de la biodiversité, de le rendre beaucoup moins abstrait", a déclaré la ministre à la presse, via le financement direct de "projets très concrets" et "à taille humaine" pour que "chacun ait l'impression d'être partie prenante", sans avoir forcément à débourser beaucoup d'argent. Les deux premières éditions de ce jeu ont permis de récolter plus de 14 millions d'euros (une somme supérieure aux attentes) pour financer 43 projets dans l'Hexagone et les Outre-mer.
Quels sont les sites sélectionnés ?
Cette année, 21 nouveaux projets vont être soutenus par les fonds récoltés par cette opération baptisée "Mission Nature", ont expliqué la Française des jeux (FDJ) et l'Office français de la biodiversité (OFB) qui portent cette initiative depuis 2023. Au total, en trois éditions, ce sont 64 projets qui ont pu être soutenus, comme le montre la carte de l'OFB.
Dans la liste, se trouvent notamment la reconquête de l'écosystème littoral de la Capelude à l'Espiguette (Gard), la préservation du corail et des petits fonds marins du parc national des Calanques (Bouches-du-Rhône), la restauration écologique des dunes de la plage du Débarquement d'Omaha Beach (Calvados) ou encore la restauration écologique de l'embouchure de la rivière de Nogent (Guadeloupe) et la régénération et pérennisation des mangroves protégeant les lagons calédoniens (Nouvelle-Calédonie). Certains projets visent aussi à protéger des espèces en danger, comme le lézard ocellé sur l'île d'Oléron (Charente-Maritime) ou la tortue Caouanne dans le Var.
Comment on joue ?
Des tickets à gratter "Mission Nature", sur le modèle de "Mission Patrimoine", seront en vente à partir de lundi dans tous les points de vente de la Française des jeux ainsi que sur l'application et le site web de la FDJ. Pour cette édition 2025, un nouveau ticket à gratter à l'effigie du milieu marin est lancé afin de sensibiliser aux enjeux liés aux écosystèmes marins et littoraux. En cas de ticket gagnant, les joueurs pourront empocher jusqu'à 30 000 euros de gain. Par ailleurs, un tirage du Loto spécial, avec un jackpot de 10 millions d'euros minimum, sera également proposé le 24 mai, à l'occasion de la Fête de la Nature.
Pourquoi c'est critiqué ?
Le "Loto de la biodiversité" ne rencontre pas que des fans. Dès son lancement, il a été jugé "trop addictif pour les jeunes" par le régulateur du secteur des jeux, l'Autorité nationale des jeux. Si certaines associations, ont joué le jeu, d'autres, comme France Nature Environnement (FNE), ont dénoncé une "arnaque à la biodiversité" qui va notamment générer "des centaines de milliers de tickets en carton plastifiés". "L'Etat se trompe de cible et trompe le public en se servant d'un jeu de hasard comme paravent et outil de communication sur les politiques de biodiversité", tempète Antoine Gatet, président de FNE.
Pour l'association, les financements profitent majoritairement à la Française des jeux, cette opération fait porter l’effort de financement sur les citoyens et ajoute une nouvelle charge aux équipes de l'OFB. Sur Twitter, le Syndicat national de l'environnement FSU à l'OFB avait d'ailleurs réagi lors de l'annonce du Loto en qualifiant le jeu de "gadget inutile et dangereux".
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter