Décret de Donald Trump sur l'extraction minière sous-marine : "C'est tout ce qu'il ne faut pas faire", déplore un chercheur

Le président américain a signé jeudi un décret pour ouvrir l'extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris en eaux internationales. Cette décision envoie selon lui "un message véritablement cataclysmique", explique Emmanuel Hache, directeur de recherche à l'Iris, vendredi sur France Inter.

Article rédigé par franceinfo
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Le président américain, Donald Trump, dans l'hélicoptère présidentiel, le 25 avril 2025 à Leesburg (Virginie), aux Etats-Unis. (ALEX WROBLEWSKI / AFP)
Le président américain, Donald Trump, dans l'hélicoptère présidentiel, le 25 avril 2025 à Leesburg (Virginie), aux Etats-Unis. (ALEX WROBLEWSKI / AFP)

Emmanuel Hache, directeur de recherche à l'Iris, estime que le décret signé par Donald Trump pour ouvrir l'extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques est "une catastrophe". Invité vendredi 25 avril sur France Inter, celui qui est aussi le responsable matériaux critiques à l'IFP Energies nouvelles estime que "c'est justement tout ce qu'il ne faut pas faire". 

Le président américain a signé jeudi un décret pour ouvrir l'extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris en eaux internationales. Ce décret - qui ferait des Etats-Unis le premier pays à exploiter ainsi ces fonds marins - remet en cause l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM), théoriquement compétente en haute mer. Cette initiative est également vivement dénoncée par la Chine comme enfreignant "le droit international". 

La crainte que d'autres pays s'y mettent

Emmanuel Hache explique qu'il y a encore "des espaces qui sont environnementalement protégés", en l'occurrence "tout ce qu'il y a dans les fonds marins". Ces "terres rares" sont "potentiellement du cobalt, du nickel, des métaux qui ne sont pas en abondance produits aux Etats-Unis et que la Chine produit de son côté". 

Pour le directeur de recherche, "on est dans une course à ces métaux stratégiques" et donc "aller développer les fonds marins c'est quelque part gagner en autonomie par rapport à ses voisins". Emmanuel Hache compare cette décision au fait "d'envoyer un message véritablement cataclysmique". Il craint qu'après les Etats-Unis d'autres prennent le même chemin : "Si les Etats-Unis le font, d'autres pays vont bien évidemment embrayer, on peut penser à tous les pays qui rêvent de développer les fonds marins, qui sont, encore une fois, la réserve de biodiversité au niveau mondial."

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