Protection des oiseaux : "C'est un jour important", réagit France Nature Environnement, après l'arrêt pour quatre mois des éoliennes du parc d'Aumelas, dans l'Hérault

"On est contents de voir que la justice priorise la protection de ces espèces pendant quatre mois en arrêtant l'exploitation du parc", se réjouit Simon Popy, président de France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée, lundi sur franceinfo.

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Simon Popy, président de France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée, le 12 mars 2025 devant le parc éolien d'Aumelas (Hérault). (GABRIEL BOUYS / AFP)
Simon Popy, président de France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée, le 12 mars 2025 devant le parc éolien d'Aumelas (Hérault). (GABRIEL BOUYS / AFP)

"C'est un jour important dans un dossier où on a de longue date prévenu de l'impact qu'avaient ses éoliennes sur des espèces protégées qui sont extrêmement menacées", a réagi lundi 7 avril sur franceinfo Simon Popy, président de France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée. Dans une décision inédite, le tribunal de Montpellier a ordonné l'arrêt des 31 éoliennes du parc d'Aumelas (Hérault) pendant quatre mois. Ce laps de temps correspond à la période de présence sur le site du faucon crécerellette. 

Le tribunal de Montpellier a ordonné la condamnation de chacune des dix sociétés (EDF et des filiales) qui gèrent le parc éolien à 500 000 euros d'amende. Au titre du préjudice moral, les dix sociétés devront verser un total de 114 000 euros à France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée, la même somme à sa maison mère, FNE, et 74 087 euros, au titre de réparation du préjudice écologique, au Plan national de sauvegarde du faucon crécerellette. La société EDF Renouvelables et ses filiales ont été jugées responsables de la mort de 160 oiseaux d'espèces protégées. "On est contents de voir que la justice priorise la protection de ces espèces pendant quatre mois en arrêtant l'exploitation du parc", se réjouit Simon Popy. 

La justice a sanctionné "une stratégie de groupe"

Selon lui, "la justice a jugé sévèrement, d'abord en regard de l'ampleur des mortalités qui ont été causées pendant une quinzaine d'années d'exploitation d'une part, et surtout peut-être au regard du comportement du groupe EDF qui a minimisé, au départ de l'installation du parc, les possibles destructions de ces oiseaux", explique le président de France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée. 

EDF et ses filiales, "confrontées à ces destructions, n'ont absolument rien fait pour les limiter. Nous avons d'abord prôné une action devant le juge civil qui a condamné EDF et lui a indiqué en 2021 que son comportement était un comportement pénal pouvant être constitutif d'un délit. Ça n'a absolument rien changé au comportement d'EDF", précise Simon Popy. "Je pense que, dans cette décision de justice, il y a la volonté de sanctionner une stratégie de groupe qui consistait à méconnaître le droit de l'environnement à se moquer des impacts environnementaux de l'exploitation des éoliennes", estime-t-il

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