Chauves-souris : ces petits mammifères qui protègent nos jardins et nos cultures

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Article rédigé par France 2 - T. Baïetto, C. Blondiaux, P. Maire, F. Bouyablane, B. Tardy, L. Perimony, N. Lachaud - Édité par l'agence 6Medias
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Souvent mal-aimées, les chauves-souris sont pourtant de précieuses alliées. À Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine) ou Villeurbanne (Rhône), elles aident à lutter contre les moustiques et protègent les cultures, tout en subissant un déclin inquiétant. Ces petits mammifères nocturnes méritent qu’on les protège.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


On les accuse de tous les maux. Et avec leur physique peu gracieux, les chauves-souris ont plutôt mauvaise réputation. Pourtant, ce petit mammifère nocturne pourrait bien être notre meilleur ami. Dans un jardin de banlieue parisienne, Christian Courtois, habitant de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), a installé un premier nichoir il y a deux ans.

Puis un deuxième, mis à disposition par la mairie, avec un objectif précis : lutter contre les moustiques devenus envahissants. Une chauve-souris peut manger jusqu'à 3 000 proies par nuit. "On voit de temps en temps des vols furtifs de ces chauves-souris. Franchement, oui, je pense que ça marche parce qu'on a vu quand même un nombre de moustiques qui a diminué dans la zone", raconte Christian.

Ces dernières semaines, le chikungunya progresse en France, une maladie transmise par le moustique tigre, comme la dengue. Il y a trois ans, une personne était tombée malade à Bourg-la-Reine. Depuis cette date, la mairie mène la guerre à l’insecte. Dans cette bataille, la chauve-souris est une solution propre et peu coûteuse, contrairement aux insecticides que Patrick Donath, maire (UDI) de Bourg-la-Reine, juge peu efficaces sur le long terme : "Ce qui est embêtant, c'est qu'effectivement, il y a de belles éradications, mais ça ne dure qu'une quinzaine de jours. On essaie de dire qu'il y a 15 jours et c'est sur un rayon de 150 mètres. Donc on se rend compte que si on devait effectivement faire ça tous les 15 jours sur toute la ville, on ne ferait que ça."

Des initiatives locales pour protéger la biodiversité

À Villeurbanne (Rhône), la mairie fait appel à des cordistes pour installer une cinquantaine de nichoirs dans certaines écoles. Une initiative plutôt bien accueillie par les parents d’élèves. "Les chauves-souris, c'est vrai qu'il y en a pas mal. On en voit souvent le soir. Je trouve ça très bien", se réjouit un père de famille.

La chauve-souris est également une alliée des agriculteurs. Michel Gobron compte sur elles pour lutter contre la pyrale du maïs, un papillon de nuit nuisible. Pour attirer encore plus de chauves-souris sur sa ferme, il collabore avec une association écologiste. Ensemble, ils recensent les différentes espèces d’un grenier à l’aide d’un détecteur à ultrasons. "Ce sont des petits cris qu'ils émettent pour se repérer ou pour communiquer avec leurs congénères. On ne les entend pas à l'oreille, et ce boîtier-là nous permet justement de les entendre. C'est vraiment un rôle un peu gagnant-gagnant. On protège les chauves-souris avec les agriculteurs. Et de l'autre côté, les chauves-souris vont aider à la régulation des ravageurs", explique Louis Hue, chargé de mission chauves-souris à Picardie Nature.

Et il y a urgence. Depuis 2006, les populations de chauves-souris ont chuté de 30 % en France.

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