"Ça va jusqu'à casser les bateaux" : comment expliquer que des orques s'en prennent aux embarcations ?

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Article rédigé par France 2 - V. Fredéric, M. Gracia, C. Hanssens. Édité par l'agence 6Medias
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Des orques qui font couler un bateau : cette scène à peine croyable s'est produite au large des côtes portugaises le week-end dernier. Les rencontres entre les épaulards et les voiliers sont de plus en plus nombreuses, dans l'Atlantique notamment. Les spécialistes s'interrogent.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Dans le sillage d'un voilier, un aileron apparaît à la surface de l'eau. Une orque, redoutable prédateur de plusieurs tonnes, multiplie les approches et heurte la coque à plusieurs reprises. Touché au niveau du safran, la partie immergée du gouvernail, le navire finit par prendre l'eau et sombre en quelques instants. Neuf personnes sont évacuées de justesse. Une scène filmée au large de Lisbonne (Portugal), qui rappelle celle de cet été, où un groupe d'orques s'en était pris à un bateau de touristes français près des côtes basques.

"Ils se sont fait attaquer par trois orques. Ils faisaient à peu près la moitié de la taille du bateau, donc 5 à 6 mètres, et ils sont venus jouer d'abord avec le safran, puis avec une écoute de génois, etc.", raconte Stéphane Martin, plaisancier.

Plus de 800 contacts recensés depuis 2020

Ces rencontres entre orques et navires ont toujours existé, mais elles se sont multipliées ces dernières années. De Gibraltar jusqu'au sud de la Bretagne, plus de 800 contacts ont été recensés depuis 2020. Des interactions parfois violentes, mais qui n'auraient rien à voir avec des attaques, selon Thomas Le Coz, capitaine de Sea Shepherd France, qui étudie ces orques depuis deux ans.

"C'est vraiment un comportement de jeu. C'est un comportement qui est observé à d'autres endroits avec d'autres orques, d'autres populations dans le monde. La différence ici, c'est qu'elles poussent le jeu un petit peu trop loin et ça va jusqu'à casser les bateaux", explique le spécialiste.

Les fautifs un peu trop joueurs constituent un seul groupe de récidivistes : une trentaine d'orques qui auraient pris l'habitude d'attaquer les gouvernails dans la région. "Eux, dans leur groupe, se sont passé l'info et maintenant, effectivement, dès qu'ils voient un bateau, ils ont tendance à jouer avec", souligne Olivier Adam, bioacousticien à la Sorbonne Université.

Pour éviter ces mauvaises rencontres, les autorités locales recommandent de naviguer près des côtes, là où la profondeur ne dépasse pas 20 mètres.

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