A Marseille, un avocat italien condamné à un an de prison pour une pollution causée par l'échouement de son yacht

L'accident avait souillé le parc naturel marin du Cap Corse et des Agriates. Au moment de l'échouage, le prévenu "petit-déjeunait après avoir actionné le pilotage automatique", lui a reproché le tribunal.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Le yacht s'était disloqué deux semaines après avoir heurté un écueil près de la côte rocailleuse du désert des Agriates, en juillet 2022. (PREMAR MEDITERRANEE)
Le yacht s'était disloqué deux semaines après avoir heurté un écueil près de la côte rocailleuse du désert des Agriates, en juillet 2022. (PREMAR MEDITERRANEE)

Un avocat italien âgé de 76 ans a été condamné à un an de prison ferme et une amende de 20 000 euros, vendredi 28 mars, pour l'échouement de son yacht en Corse en 2022. L'accident avait occasionné une pollution sur une large surface de l'aire marine protégée du parc naturel marin du Cap Corse et des Agriates. Cette année de prison sera purgée à domicile sous surveillance électronique, a décidé le tribunal maritime de Marseille, qui a également prononcé une interdiction de naviguer dans les eaux françaises durant trois ans.

Le 7 juillet 2022, à 10 heures du matin, par belle mer et bonne météo, le Naugthy Lux, un yacht de 19 mètres battant pavillon italien, heurtait un haut-fond à cent mètres de la côte rocailleuse du désert des Agriates, dans le nord de la Corse. Du fait de l'arrivée d'une mauvaise météo et de difficultés techniques pour renflouer l'épave, le yacht s'était disloqué, le 21 juillet, provoquant de graves dégâts environnementaux. Les débris se sont disséminés sur 1,5 hectare entre terre et mer et jusqu'à huit mètres de profondeur. Le navire transportait 2 000 litres de gasoil au moment de son échouement et 26 batteries très polluantes ont été récupérées sur le fond.

Une peine plus lourde que les réquisitions du parquet

Le prévenu "ne se préoccupait pas de piloter son navire avec attention et prudence, mais petit-déjeunait après avoir actionné le pilotage automatique", a commenté la présidente du tribunal, Lola Vandermaesen. La navigation à cent mètres de la côte aurait dû le pousser "à faire preuve d'une grande vigilance et assurer une veille visuelle accrue", note également le tribunal. Selon la gendarmerie maritime, la présence d'écume et un changement de couleur de l'eau n'aurait pas échappé à un capitaine attentif, lui donnant le temps d'éviter l'écueil.

Le tribunal s'est montré plus sévère que le parquet de Marseille, qui avait requis huit mois de prison avec sursis et 30 000 euros d'amende. Le prévenu, qui "a sans cesse fui ses responsabilités en se désintéressant de son navire après l'échouement", devra verser 31 472 euros de dommages et intérêts à la Collectivité territoriale de Corse et à l'Office de l'environnement de la Corse, qui s'étaient constituées partie civile.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.