Présidentielle 2022 : vote blanc, de conviction ou pour "faire barrage"... À Verdun, chacun a une bonne raison de voter
À quatre jours du premier tour de l'élection présidentielle, les habitants de Verdun semblent avoir arrêté leur choix mais sont divisés : si certains votent par conviction, pour d'autres ce sera un vote d'opposition.
Jusqu'à la fin de la campagne pour le premier tour de l'élection présidentielle 2022, franceinfo vous donne la parole : du lundi 4 au vendredi 8 avril, nous écoutons vos attentes, vos intentions de vote, vos espoirs ou vos frustrations. Étape du jour : Verdun, dans la Meuse.
Près du clocher qui sonne, Philippe est déjà fermement décidé pour le premier tour de l'élection présidentielle. "Je vais voter pour le président", annonce-t-il fièrement. Cet enseignant à la retraite est adhérent de La République en marche et a déjà fait du tractage pour le parti présidentiel. Il estime qu'Emmanuel Macron est le candidat le plus crédible. "Les autres promettent beaucoup de choses, des milliards et des milliards, mais au vu de l'après-Covid-19, l'état général des finances, la guerre ukrainienne et le pouvoir d'achat qui dérape, on ne pourra pas trouver les milliards."
Verdun, 17 000 habitants, est le symbole de la mémoire de la Première Guerre mondiale. En pleine guerre en Ukraine, l'homme de 67 ans s'est aussi décidé en fonction des prises de position internationales de chacun. "Des candidats d'extrême droite ont un peu fricoté avec Poutine. Je n'ai pas confiance."
Des attentes sur le travail et les retraites
Un peu plus loin, dans un bruit de travaux, des ouvriers comblent une sorte de tranchée. "On a une bonne ambiance", lance à la cantonnade l'un d'eux, avant d'ajouter : "Votez blanc !" Son collègue, qui pilote la pelle mécanique, exclut cette option. "Je pense surtout à Marine Le Pen", confie-t-il. Il considère qu'elle correspond à son attente de "changement, surtout au niveau des travailleurs. On bosse et d'autres non. Or, ce sont nous qui nourrissons ces gens", déplore-t-il.
"Salon Oxygène coiffeur, bonjour !", lance d'une voix accueillante l'une des salariés de cette entreprise en répondant au téléphone.Dans le salon, une retraitée se fait faire une coupe courte.
"J'ai pu prendre ma retraite à 60 ans parce que j'étais dans l'Éducation nationale. Aujourd'hui, je pense que 65 ans, c'est normal même si ça dépend du métier qu'on fait."
Une retraitée de l'Éducation nationaleà franceinfo
Derrière le fauteuil, ciseaux en main, Sabrina pointe du doigt ce dernier aspect. "Effectivement, il ne faut pas oublier de préciser le métier qu'on fait... Quand je vois mon fils qui est apprenti maçon, partir à la retraite à 65 ans ça me paraît un peu tard. Mais il ne faut pas se leurrer : la France est un pays qui compte beaucoup de personnes âgées. Il faudra donc forcément travailler plus longtemps."
Voter "par dépit"
La coiffeuse a fait son choix : ça sera Emmanuel Macron, "forcément". Mais ce n'est pas pour autant un vote d'adhésion. "Par rapport à tous les autres, c'est le moins pire. Jusqu'à présent, je ne votais plus. Cette fois-ci, j'irai parce que je veux faire barrage à l'extrême droite. Marine Le Pen paraît toute gentille à côté d'Éric Zemmour. Je me dis donc qu'il faut lui faire barrage."
Dans un bruit de sèche-cheveux, Delphine, la collègue de Sabrina, estime qu'on "vote par dépit : contre quelqu'un plutôt que pour quelqu'un". Ce qui l'avait décidée, comme Sabrina, à ne plus voter. Mais, toujours comme sa collègue, elle va aller dans l'isoloir cette année pour faire barrage à l'extrême droite. Un autre argument, plus personnel, la pousse à vouloir glisser un bulletin dans l'urne. "Ma fille de 20 ans va voter pour la première fois. Elle me dit : 'Maman, il faut y aller'." Malgré tout, Delphine n'y croit plus beaucoup. Et cite Coluche : "Si voter changeait quelque chose, il y a longtemps que ce serait interdit."
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