François Hollande tacle ses adversaires et fait un pas vers une candidature en 2017
Le président de la République a profité de son intervention sur le terrorisme, jeudi à Paris, pour pilonner ses concurrents, en particulier Nicolas Sarkozy.
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On ne l'avait pas vu comme ça depuis 2012. Toujours pas officiellement candidat, François Hollande a clairement renoué, jeudi 8 septembre, avec des accents de campagne, lors de son discours devant la fondation Jean-Jaurès, à Paris. Signe le plus clair de ce positionnement : le pilonnage explicite de la droite. Avec comme cible privilégiée, Nicolas Sarkozy, visiblement toujours son meilleur ennemi.
Il n'a pas fallu dix minutes pour que le chef de l'Etat tire sa première cartouche. Assurant que la France s'est toujours battue pour la "liberté", il s'en prend aux candidats à la primaire de la droite : "Certains ne l'ont pas compris. Je les entends qui battent les estrades en recourant à toutes les surenchères pour mieux se distinguer à l'intérieur de leur camp."
L'anaphore contre Nicolas Sarkozy
Et de brocarder les multiples propositions lancées cet été après l'attentat de Nice, par exemple la création de centres de rétention préventive, jugée inconstitutionnelle par le gouvernement. Nicolas Sarkozy avait alors estimé que des "arguties juridiques" – en clair, la Constitution actuelle – ne devaient pas restreindre les moyens de lutte contre le terrorisme.
François Hollande lui a vertement répondu, maniant à nouveau l'anaphore : "Une argutie juridique, le droit d'aller et venir ? Une argutie juridique, la liberté d'expression ? Une argutie juridique, la liberté de culte ? Une argutie juridique, la présomption d'innocence, bien commode à brandir quand il s'agit de plaider pour son propre compte ?" Allusion explicite aux ennuis judiciaires de l'ancien président.
Le chef de l'Etat a aussi tenté de se distinguer de ses adversaires en rappelant que pour le moment, et pour huit mois encore, il est le seul à disposer de "l'onction" du "suffrage universel". Façon de renvoyer ses adversaires de droite à leur simple statut d'opposant concourant dans une primaire : "Ils ne se sentent plus de limite, ils pensent que le pouvoir est là, à portée de main, ils s'y installent. Ils pensent que l'élection, c'est la primaire."
Mais façon aussi de tacler – c'est d'ailleurs la seule fois dans son discours – Emmanuel Macron, l'ancien ministre de l'Economie, très populaire dans les sondages et dont l'ambition présidentielle semble de plus en plus tangible : "Ah ce n'est pas facile, l'élection. Il faut la mériter, il faut s'y préparer et il faut respecter les citoyens". Emmanuel Macron n'a en effet jamais été élu.
Susciter un clivage pour parler à la gauche
Le président a aussi fait de la politique en développant longuement, au-delà de la réponse policière et judiciaire au terrorisme, sa vision de la démocratie. Le "combat" contre "l'Etat d'exclusion, qui démantèle la protection sociale et réduit les services publics", est "la raison même de son engagement". Ou comment basculer du terrain sécuritaire au terrain social, et ainsi parler à la gauche. François Hollande se pose à la fois en "garant" et en réformateur du modèle social français. L'occasion de défendre son bilan et de bien marquer sa différence avec les propositions de la droite. L'occasion aussi d'adresser un message à Alain Juppé : "L'identité française n'est ni heureuse, ni malheureuse", en référence au credo du favori de la primaire à droite.
Des attaques très politiques, voire politiciennes, assez loin du sujet de cette intervention qui traitait de "La démocratie face au terrorisme". La première étape, en fait, d'une déclaration de candidature pour 2017.
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