Présidentielle à Créteil : les militants des partis éliminés comblent l'absence d'assesseurs du FN et d'En Marche !

À Créteil, aux élections, on installe 45  bureaux de vote. Pour que tous puissent ouvrir, il fallait que 90 assesseurs soient trouvés, inscrits avant jeudi 4 mai, 18h. Traditionnellement, ils sont désignés par les partis des candidats en lice. Sauf qu'avec l’affiche du second tour de l'élection présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, le maire socialiste, Laurent Cathala, a eu un moment d’inquiétude.

Au lendemain du premier tour, on a observé qu'En Marche ! avait 14 assesseurs, le Front National aucun.

Laurent Cathala, maire PS de Créteil

à franceinfo

Le maire de Créteil, pour pallier le manque d'assesseurs, a donc fait appel aux bonne volontés. "On était pas certain que les socialistes, les communistes et les républicains accepteraient de participer aux opérations", confie l'édile de la commune du Val-de-Marne, avant de poursuivre : "Donc, on s'est efforcé de mobiliser tout le monde pour que cette élection se déroule dans les meilleures conditions." 

Appel aux conseils de quartiers

La municipalité de Créteil a contacté les membres des conseils de quartier, souvent très impliqués dans la vie locale. Vingt-cinq ont répondu présent. "Quand j'ai reçu ce courrier, c'est le coeur qui parlait. J'ai tout de suite dit, je vais le faire.", raconte Jean-François Gelin. Dans la vie, il est ingénieur et n'a jamais été encarté. Il est ravi donner un coup de pouce à la démocratie : "On vit dans un système dans lequel on a une chance unique : c'est de mettre un bulletin dans l'urne."  

Pour ces bénévoles qui n'appartiennent à aucun parti politique, la mairie a prévu des badges. Ils mentionnent  : "Assesseur citoyen". Une précision importante pour Sylvette.  "Je ne veux pas être associée aux deux listes en présence puisque je ne suis militante ni de l'une ni de l'autre, explique cette fonctionnaire qui endossera ce rôle d'assesseur pour la première fois dimanche. Notre démarche est vraiment une démarche citoyenne". 

Rester au bureau de vote de 8h à 22h

Si des assesseurs "citoyens" ont répondu présent, la démarche est plus militante pour Michelle Jazouly. Elle est adhérente d’En Marche ! depuis ... trois semaines. Ce n'est pas vraiment une grande habituée des bureaux de vote, mais cette cheffe d'entreprise, mère de trois enfants qui ont fait carrière dans la banque, voit cette fois une raison de s'investir jusqu'au bout. "Je ne vous cache pas que je n'ai pas voté durant des années. Mais Emmanuel Macron m'a convaincu. Le programme de monsieur Macron me concerne", explique Michelle Jazouly. 

Assesseur ... je ne vous cache pas que je ne savais même pas ce que c'était.

Michelle Jazouly, militante En Marche !

à franceinfo

Michelle s’est donc un peu renseignée et elle restera dans le bureau de vote dimanche de 8h à 22h, jusqu'à l’issue du dépouillement. Quatorze heures de présence. C’est contraignant et c'est une des raisons qui explique les difficultés à convaincre les sympathisants. "Il a fallu mobiliser au travers des tractages sur le marché. Il a fallu passer quelques coup de fil.", concède Jean-François M’Baye. Il anime le jeune comité En Marche ! de Créteil.

Au téléphone, les réponses des personnes que Jean François M'Baye a contacté sont souvent les mêmes : "Ils me disent souvent : 'Ah moi j'aurais bien voulu mais je ne peux pas j'ai mes enfants à garder  ou parce que c'est un peu trop long.  Malheureusement beaucoup de citoyens ont posé leur week-end à l'avance, peut-être sans savoir qu'Emmanuel Macron serait au second tour." 

Le FN montré du doigt 

Jean-François M’Baye, l'animateur du comité En Marche ! de Créteil se félicite néanmoins d’avoir mobilisé une trentaine d’assesseurs. C'est insuffisant pour les 45 bureaux de vote cristolliens, mais c'est plus que les deux assesseurs fournis par le Front National. D'ailleurs, aucun représentant local du FN n’a souhaité répondre à ce sujet à franceinfo. "Là où j'en veux beaucoup, c'est au Front National" tempête Thierry Hebbrecht qui  préside le groupe Les Républicains du conseil municipal de Créteil.  Il ne comprend pas pourquoi, même les élus FN au conseil municipal de la ville "ne font aucun effort et ne viennent même pas" jouer le rôle d'assesseur. 

Quand on se veut le premier parti de France, je trouve que cela fait quand même très léger. On parade partout mais on ne fait pas le boulot démocratique

Thierry Hebbrecht, élu LR de Créteil

à franceinfo

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Avec une centaine de militants fournis par LR, le PC et le PS, Créteil aura au bout du compte suffisamment d’assesseurs ce dimanche. Plus même qu’au premier tour grâce à l’appel à la mobilisation citoyenne.