"On a changé de cap pour faire des procurations" : un équipage d'un navire français apprend la dissolution en arrivant aux Açores
Les 37 membres de l'équipage ont appris la nouvelle une semaine après l'annonce d'Emmanuel Macron. Ils se sont alors organisés pour faire des procurations à temps avant le premier tour.
L'équipage d'un navire français, le Rara Avis, qui a levé l'ancre le 8 juin de Saint-Pierre-et-Miquelon à la veille des élections européennes, a appris la dissolution de l'Assemblée nationale le 16 juin en arrivant dans l'archipel des Açores, rapporte vendredi 28 juin France Inter.
Cet équipage, constitué de 37 personnes, a passé neuf jours coupé du monde, depuis son départ jusqu'à son arrivée aux Açores le 16 juin, soit une semaine après l'annonce de la convocation d'élections législatives anticipées par le président Emmanuel Macron. Il s'agit d'un navire faisant partie de la flotte de l'association AJD Bel Espoir, qui embarque notamment des jeunes en réinsertion.
"La solidarité a fonctionné entre le groupe pour trouver des procurations"
Quand les membres de l'équipage s'approchent des Açores le 16 juin, ils découvrent donc que des élections sont imminentes. "On commence alors à voir la silhouette de notre île de destination se profiler", raconte Fanny Hamon, vice-présidente de l'association. "Comme on est tous aujourd'hui hyper connectés, le premier réflexe est de reprendre son téléphone et de regarder si on a du réseau. Et là, on a à peine parlé de notre arrivée, plutôt des événements politiques".
Après discussions, 22 des membres de l'équipage décident de faire une procuration. "Il fallait que tout le monde ait du réseau pour récupérer la carte d'électeur de la personne à qui la procuration est donnée", ajoute Fanny Hamon. "La solidarité a fonctionné entre le groupe pour trouver des procurations".
"On a fait trois jours en plus à la voile pour la rencontrer et signer nos procurations"
Le groupe contacte aussi l'ambassade de France qui les renvoie vers la consule honoraire de France aux Açores. "Cette personne était en mesure de valider nos procurations", explique Maxime Leroux, le capitaine du navire qui a dû changer de cap. "Elle habite à Ponta Delgada. On a détourné le bateau, on a fait trois jours en plus à la voile pour la rencontrer et signer nos procurations pour reprendre notre route initiale".
Les marins apprendront le résultat des législatives à leur arrivée en Bretagne, le 12 juillet prochain, cinq jours après le second tour des élections législatives.
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