"Une dissolution, et puis s'en va" : le silence d'Emmanuel Macron après les législatives de plus en plus critiqué dans la classe politique
Le Nouveau Front populaire exhorte le président de la République à se tourner vers lui pour "permettre de former un gouvernement". Mais Emmanuel Macron ne s'est toujours pas exprimé et il se rend au sommet de l'Otan, mercredi.
"Il lui a fallu vingt minutes pour tirer les conséquences des européennes, rumine un ministre. Les Français ne vont pas comprendre s’il lui faut vingt jours pour tirer celles des législatives". Et pourtant, silence total, pas de son, pas d’image, ce qui n’est pas franchement dans les habitudes d'Emmanuel Macron. Totalement silencieux depuis les résultats des élections législatives anticipées, qu’il avait lui-même provoquées avec la dissolution de l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron ne laisse rien transparaître... et se retrouve dans une position intenable.
Après avoir demandé à Gabriel Attal de rester à Matignon "pour le moment" afin d'"assurer la stabilité du pays", le Nouveau Front populaire exhorte, mardi 9 juillet, Emmanuel Macron à se tourner "immédiatement" vers lui pour "permettre de former un gouvernement". Pourtant, Emmanuel Macron sera loin de la France ces prochains jours : il doit s'envoler mercredi 10 juillet pour Washington où il participera au sommet de l'Otan.
Or, à l'Assemblée nationale, ça bruisse : beaucoup de députés se demandent où est passé le chef de l'Etat. Partir dans ce contexte politique, Benoît Biteau, député écologiste, a du mal à le comprendre. "Il laisse manœuvrer ici Séjourné, là Attal, qui font des tripatouillages pour essayer, encore une fois, de ne pas respecter la parole du peuple", tacle-t-il.
"Dans un moment comme cela, le rôle du président de la République n'est sûrement pas d'aller faire le guignol de l'autre côté de l'Atlantique"
Benoît Biteau, député Les Ecologistesà franceinfo
"Chaque jour compte dans cette course de vitesse"
Au RN, aussi, on a la dent dure contre Emmanuel Macron. "Une dissolution et puis s'en va, ce que les Français n'oublieront pas, assure Lionel Tivoli, député des Alpes-Maritimes. Il a servi sur un plateau l'Assemblée nationale à l'extrême gauche. Les Français vont voir ce qui va se passer, on va avoir un pays qui va être bloqué. J'espère qu'ils s'en souviendront lors de la prochaine élection", glisse-t-il.
Plus proche du président politiquement aussi, on s'agace. "Partir à Washington, ce n’est pas irresponsable, mais chaque jour compte dans cette course de vitesse", s'étrangle un allié. Si la gauche n’avance pas, le Président non plus : son rêve de coalition est au point mort. Et mystère sur le nom du successeur de Gabriel Attal, maintenu à Matignon : "Si c’est une manœuvre pour garder le pouvoir, ce sera terrible", grimace un membre du gouvernement. L'Élysée dément les rumeurs : pas question d’annuler ce voyage, mais le Président ne va pas s’éterniser. Ce sera 36 heures sur place, montre en main. D'ici là, Emmanuel Macron va devoir raser les murs s'il veut éviter les micros, les caméras et avoir à commenter la situation politique en France… depuis les Etats-Unis.
Enfin, au MoDem, peu importe le silence du président de la République : il faut se mettre à la tâche pour que la France sorte vite de l'impasse politique dans laquelle elle se trouve. Il n'y a que ça qui compte pour la députée du Bas-Rhin Louise Morel : "La bonne question, c'est de prendre acte de ce qui a été décidé par les Français, de regarder la composition de l'Assemblée nationale, de voir quel programme va être décidé, quels groupes se positionnent et de quelle manière", analyse-t-elle. Les députés ont encore huit jours pour constituer des groupes à l'Assemblée.
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