Débâcle du Parti socialiste : Jean-Christophe Cambadélis "est le synonyme de l'absence de renouvellement et des erreurs de notre parti"
Michèle Delaunay, ex-ministre déléguée aux Personnes âgées et à l'autonomie, a appelé, lundi sur franceinfo, au départ du premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, et Bernard Cazeneuve à prendre la tête du PS.
Le Parti socialiste a subi une lourde défaite, dimanche 11 juin, au premier tour des élections législatives. Avec son allié le Parti radical de gauche (PRG), les socialistes n'obtiennent que 9,5% des voix au niveau national. De nombreux ténors du parti ont été éliminés dès le premier tour. Parmi les anciens ministres socialistes battus, Michèle Delaunay, députée sortante de la 2e circonscription de Gironde, n'a réuni que 10,69% des voix.
Sur franceinfo lundi 12 juin, l'ancienne ministre déléguée aux Personnes âgées et à l'autonomie dans les gouvernements socialistes de mai 2012 à mars 2014, attribue sa défaite aux "hamono-écologistes qui se sont ligués" pour la faire perdre. Pour Michèle Delaunay, le PS n'est pas mort. Il peut se "reconstruire", mais sans Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire est "synonyme de l'absence de renouvellement et des erreurs de notre parti", a expliqué l'ancienne ministre. Elle en appelle à Bernard Cazeneuve, un homme "irréprochable, qui a de la hauteur" afin de faire "cette transition".
J-C. Cambadélis peut-il rester Premier Secrétaire du PS ? "Clairement non. Aujourd'hui j'en appelle à B.Cazeneuve" Michèle Delaunay (PS) pic.twitter.com/LTrkFcm4CH
— franceinfo (@franceinfo) 12 juin 2017
franceinfo : À quoi attribuez-vous votre défaite ?
Michèle Delaunay : À un double effet. À un vrai raz-de-marée d'En Marche !, qui a préféré un parti unique à un véritable rassemblement des Français dans leurs diversités. La démocratie a parlé, je ne la discute pas. Il y a un deuxième effet, ce sont les "hamono-écologistes" qui se sont ligués pour nous faire perdre. J'ai eu ce double effet. Je le pressentais. J'ai trouvé plus honorable de ne pas changer de casaque et de me présenter sous l'étiquette socialiste. La politique n'a jamais été pour moi un enjeu personnel. Aujourd'hui, j'aurai plus de libertés pour pouvoir dire ce que je crois et ce que je souhaite en fonction de mes valeurs.
Avez-vous senti la démobilisation au Parti socialiste ?
J'ai senti la division. Nous avions véritablement deux partis socialistes, dont on peut s'interroger pour l'un s'il choisit encore cette formule. Remarquons qu'au plan national, ces écologistes de gauche de la gauche ont tous perdu, même dans les circonscriptions qui leur étaient réservées. Tous ont concouru à faire perdre le parti socialiste traditionnel.
Le PS est-il mort ?
Je suis une spécialiste des personnes âgées. Quand on a déjà atteint 110 ans, c'est qu'on est vraiment résistant. Le PS a subi des moments terribles. On a toujours dit qu'il était en soins palliatifs. Il n'en est rien. C'est comme le gel dans les vignobles. C'est un très mauvais moment. Nous reconstruirons le PS.
Jean-Christophe Cambadélis peut-il rester premier secrétaire du PS ?
Ma réponse est clairement non. Nous avons, pour porter la campagne du PS, fait parler Jean-Christophe Cambadélis, qui est élu depuis 30 ans. Il est le synonyme de l'absence de renouvellement et des erreurs de notre parti. J'en appelle à Bernard Cazeneuve pour cette transition si difficile. Seul un homme irréprochable, vigoureux, que tout le monde apprécie, peut rassembler les socialistes. C'est un homme qui a de la hauteur. J'ai souffert des bêtises et des faiblesses du PS, mais ses valeurs sont universelles. Nous serons demain 9 milliards sur Terre avec, dans tous nos pays, des gens qui viendront parce qu'ils ont faim. Les valeurs de solidarité et de partage n'auront jamais autant d'importance.
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